Botero et Dekker ont obtenu facilement leur ticket de sortie. Classés très loin au classement général, ils ne constituaient pas un danger. Au fil des kilomètres, leur avance s'est accentuée pour culminer à près de 15 minutes. Derrière, le peloton, très étiré, roulait à allure soutenue, sans plus. Les coéquipiers de Lance Armstrong contrôlaient la course en tête.
Au fil des kilomètres, les plus faibles ont eu de la peine à suivre le rythme. Parmi les premières victimes, le jeune Suisse Sven Montgomery. Arrivé épuisé la veille à Hautacam, il a joué un certain temps à l'élastique: distancé dans les montées, il recollait dans les descentes. Avant d'être irrémédiablement lâché, puis contraint à l'abandon. Un premier Tour de France terminé prématurément dans la douleur pour le Bernois de la Française des jeux.
Commentaires de circonstance
Le temps n'a pas été clément, même si on était loin des conditions dantesques de la veille. Dans les champs, les vaches couchées attendaient la pluie, résignées. Mais un rayon de soleil a quand même daigné apparaître quand le peloton traversa Cintegabelle, la ville de Lionel Jospin. Le premier ministre, bien entendu de la partie, a gratifié la France de quelques commentaires de circonstance. Il a déclaré son amour de la petite reine et égrené quelques souvenirs des routes parcourues sur ses terres par le Tour. A ce moment-là, les Banesto se portaient en tête du peloton pour réduire l'écart avec Santiago Botero de l'équipe espagnole rivale des Kelme dans la perspective du classement général par équipes.
Dès cet instant, le peloton s'est cassé en plusieurs morceaux. Parmi les premiers lâchés, quelques coureurs qui avaient encore deux jours auparavant quelques prétentions. Comme Laurent Dufaux, déprimé. Quant au coureur de charme Marcel Wüst, il a terminé dernier de l'étape à un quart d'heure du vainqueur.
Devant, Dekker et Botero ont conservé assez d'avance pour ne pas être inquiétés. Le Colombien savait le Hollandais supérieur au sprint. Sa seule chance était d'arriver à le décrocher dans la dernière côte, à 8 kilomètres de l'arrivée. Il a essayé, mais en vain. Et Erick Dekker s'est imposé sans problème à Revel.
Cette étape de transition n'a pas été une promenade pour les Suisses, à l'exception notable d'Alex Zülle. Outre l'abandon de Montgomery, Laurent Dufaux, Markus Zberg et Roland Meier ont augmenté encore leur retard de plus de sept minutes au classement général. Mercredi, jour de repos, la caravane se déplacera à Carpentras pour le rendez-vous de jeudi avec le légendaire Mont-Ventoux au programme. Lance Armstrong n'aime pas cette ascension. Mais qui peut encore lui contester la suprématie du Tour? Réponse peut-être dans 48 heures.