Sport-études
AbonnéIl y a trente ans, Florence Arthaud remportait la Route du Rhum et portait un coup majeur au sexisme dans la voile, rappelle Florence Carpentier, historienne du sport, de l’olympisme et du genre à l’Université de Lausanne

«La voile n’est pas qu’une question de testostérone!» clamait la navigatrice française Florence Arthaud après avoir remporté la Route du Rhum il y a trente ans, le 18 novembre 1990. C’est qu’elle avait dû en braver des obstacles, cette jeune Parisienne de bonne famille, pour s’imposer dans un monde où «une femme sur un bateau porte malheur».
Depuis le XVIIIe siècle, des femmes osent l’Aventure en solo en bravant toutes conventions morales et médicales: dans les airs ou sur les cimes alpestres. Sur les mers, ce n’est qu’à partir des années 1960 que l’évolution des techniques permet le développement de la voile transocéanique. Bercée par les premiers récits des Tabarly, Terlain, Colas ou Moitessier, publiés dans la collection Mer des éditions de son père, la jeune Florence Arthaud rêve d’horizons à perte de vue et de liberté.