compétition
Les quarts de finale aller de la très lucrative Ligue des champions débutent mardi soir avec Manchester United - Porto et Villareal - Arsenal. Les deux autres affiches opposent, mercredi, Barcelone au Bayern Munich et Liverpool à Chelsea. Huit candidats désireux d’accéder au sommet du football européen
Il y avait trente-deux formations dont le FC Bâle sur la ligne de départ, le 16 septembre dernier – on occulte les quarante-quatre équipes recalées lors des trois tours qualificatifs de l’été. Sept mois, une phase de «poules» et une double confrontation en huitièmes de finale plus tard, les clubs qui peuvent encore espérer remporter la Ligue des champions, le 27 mai prochain au stade olympique de Rome, ne sont plus que huit. Une espèce de G8 du football qui accouchera d’un vainqueur unique et, forcément, prestigieux.
Née en 1955 à l’initiative du journal français «L’Equipe», la Coupe d’Europe des clubs champions est devenue la Ligue du même nom en 1992. L’idée est claire: en ouvrant la porte de la compétition non plus au seul champion national de chaque pays, mais aux trois ou quatre meilleures équipes des championnats européens les plus puissants, l’UEFA (Union européenne de football) souhaite commercialiser au mieux l’épreuve, multiplier la quantité de matches, décupler les revenus et faire enfler le nombre de téléspectateurs. L’opération, que l’on qualifiera de franc succès sur le plan marketing, pose toutefois problème à tous ceux qui persistent à considérer le football comme un vecteur d’universalité. Ainsi, Michel Platini, élu à la présidence de l’UEFA en janvier 2007, s’escrime-t-il à faire machine arrière en tentant d’offrir davantage de considération aux pays plus modestes.
Car l’emprise exercée par les clubs anglais commence à inquiéter les amateurs d’équilibre. Lors des deux dernières éditions en effet, trois représentants de Sa Majesté avaient pris place dans le dernier carré. Cette saison, ils sont à nouveau quatre à postuler pour une place en demi-finale – soit 50% des effectifs. La puissance financière donc sportive du «Big Four» de Premier League (Manchester United, Chelsea, Liverpool et Arsenal) est devenue telle par rapport à la concurrence que Sepp Blatter, président de la fédération internationale, a récemment jugé la situation «malsaine». Cela n’empêchera pas les autres de jouer crânement leur chance. Et les téléspectateurs de squatter leur écran par dizaines de millions.