Les 23 Suisses pour la Coupe du monde en Russie
Football
Le sélectionneur Vladimir Petkovic a dévoilé lundi la liste (sans surprise) des joueurs qu’il emmènera à la Coupe du monde 2018. Revue d’effectif

Vladimir Petkovic a sans doute été le dernier des 32 sélectionneurs à valider la liste de ses 23 joueurs pour la Coupe du monde en Russie. Quelques minutes après la conférence de presse lors de laquelle il a commenté ses choix, lundi à Lugano, la FIFA faisait savoir aux médias internationaux que les contingents de toutes les équipes étaient connus…
L’attente a été longue, mais le suspense était limité. Vladimir Petkovic devait encore écarter trois joueurs sur les 26 qui ont commencé le camp d’entraînement tessinois la semaine dernière, et obtenu un nul contre l’Espagne (1-1) dimanche soir. Le couperet est, comme attendu, tombé pour le quatrième gardien (Gregor Kobel) et le cinquième latéral (Silvan Widmer). La toute dernière hésitation concernait Edimilson Fernandes (West Ham), mais son éviction n’a pris personne par surprise puisque le Valaisan n’avait pas eu la moindre minute de jeu à Villareal.
Comme depuis le début de son mandat, Vladimir Petkovic joue la carte de la continuité. Cela ne tient pas qu’à une concurrence moins féroce que dans d’autres pays, mais aussi à une véritable ligne de conduite parfaitement lisible. Un passage en revue détaillé des troupes permet d’observer une hiérarchie clairement établie, avec une prime à ceux qui ont fait leurs preuves.
Les gardiens
Yann Sommer (29 ans, Mönchengladbach) Une saison en demi-teinte n’aura pas suffi à faire vaciller la confiance de Vladimir Petkovic: le natif de Morges disputera son deuxième grand tournoi comme numéro 1 indiscutable à un poste où la Nati est particulièrement bien fournie.
Roman Bürki (27 ans, Dortmund) Titulaire dans un grand club, le Bernois est le perdant de l’époque, mais il accepte le rôle de remplaçant avec humilité. Il a déjà prouvé sa capacité à suppléer Yann Sommer en cas de besoin.
Yvon Mvogo (23 ans, Leipzig) En quittant Young Boys pour la Bundesliga l’été dernier, le grand Fribourgeois ne s’attendait pas à chauffer le banc, mais il n’a joué qu’un seul match cette saison. Il sera toutefois du Mondial suite à la décision de Marwin Hitz, habituel numéro 3, de ne pas accepter sa sélection.
Les défenseurs
Stephan Lichtsteiner (34 ans, ex-Juventus) Les années passent, mais le capitaine de la Nati (depuis 2016) reste généreux dans l’effort et teigneux comme peu de ses coéquipiers. Incontournable, même si son entente (technique) avec Xherdan Shaqiri n’est pas toujours idéale sur le flanc droit.
Michael Lang (27 ans, Bâle) Elu meilleur joueur de Super League en 2017, il en est aussi le seul représentant au sein de l’équipe nationale, où ses performances n’ont jamais déçu. Il restera quand même la doublure (de luxe) de Stephan Lichtsteiner en Russie, mais l’avenir lui appartient.
Fabian Schär (26 ans, La Corogne) Elégant, bon techniquement, excellent relanceur, il a toujours répondu aux attentes de Vladimir Petkovic en défense centrale. Mais dans un des rares secteurs où la hiérarchie n’est pas complètement arrêtée, il devra se battre pour jouer.
Johan Djourou (31 ans, Antalyaspor) Le Genevois aussi voit son statut de titulaire remis en cause. Remplaçant dimanche soir contre l’Espagne, il reste une valeur sûre: après un début de saison pourri par des pépins physiques, il a accumulé beaucoup de temps de jeu ce printemps en Turquie.
Manuel Akanji (22 ans, Dortmund) L’homme qui rebrasse les cartes en défense centrale. En s’imposant dans une des meilleures équipes de Bundesliga, l’ancien Bâlois est devenu quasi incontournable. On le voit mal s’asseoir sur le banc le 17 juin contre le Brésil.
Nico Elvedi (21 ans, Mönchengladbach) Magnifique joueur que ce jeune homme déjà du voyage en France pour l’Euro 2016: il peut évoluer à tous les postes en défense, voire comme sentinelle à mi-terrain. Une polyvalence qui peut être utile sur la longueur d’un tournoi.
Ricardo Rodriguez (25 ans, Milan) Peut-être plus aussi «hype» qu’il y a deux ou trois ans, il reste un des meilleurs latéraux gauche qui soient. Titulaire indiscutable, aussi solide défensivement qu’important en phase offensive.
François Moubandje (27 ans, Toulouse) Le Genevois a démontré à plusieurs reprises qu’il était en mesure de relayer Ricardo Rodriguez, dans un registre similaire. Il a le coffre nécessaire pour défendre et offrir des situations de surnombre à la Nati, pas pour bousculer l’ordre établi.
Les milieux de terrain
Granit Xhaka (25 ans, Arsenal) La Suisse a eu très peur lorsqu’il a quitté un entraînement blessé la semaine dernière; ce n’était en réalité rien de grave. Heureusement: il est sans doute le seul joueur de la Nati qui trouverait sa place dans les meilleures sélections du monde. En Russie, il est attendu comme le patron.
Valon Behrami (33 ans, Udinese) Taulier de l’équipe, pilier du groupe, il disputera cet été sa quatrième Coupe du monde. Le battant montre l’exemple sur le terrain, le polyglotte crée du lien en dehors: un rouage essentiel de la machine mise au point par Vladimir Petkovic depuis 2014.
Denis Zakaria (21 ans, Mönchengladbach) Il était à l’Euro en France pour apprendre. Il est aujourd’hui titulaire en Bundesliga et impressionne par son volume de jeu à chaque fois qu’il joue en équipe de Suisse. Mais la concurrence à mi-terrain le privera sans doute d’une place de titulaire.
Remo Freuler (26 ans, Atalanta) Dans son club italien, il est incontournable. En équipe nationale, la concurrence et des performances pas toujours impeccables en font pour l’heure un remplaçant. Mais Vladimir Petkovic l’estime et lui donne souvent quelques minutes de jeu.
Gelson Fernandes (31 ans, Francfort) Sur 23 joueurs pour un grand tournoi, il faut des hommes comme lui, capables de souder le groupe, de rigoler avec tout le monde et de désamorcer les embryons de conflit. Parfait dans le rôle de porte-voix de l’équipe, solution efficace à mi-terrain.
Blerim Dzemaili (32 ans, Bologne) Le demi offensif a senti que son expérience en Major League Soccer avait fait vaciller son statut en équipe nationale et il est ainsi vite revenu en Italie en prévision du Mondial. Vladimir Petkovic le tient pour titulaire indéboulonnable dans l’axe, en soutien de l’avant-centre.
Les attaquants
Xherdan Shaqiri (26 ans, Stoke City) La star de l’équipe de Suisse n’est pas un modèle de constance. Mais personne davantage que lui ne peut faire la différence sur un éclair de génie, frappe enroulée ou passe inspirée. Il faut accepter le risque qu’il rate un match (comme dimanche contre l’Espagne) pour qu’il permette d’en gagner d’autres.
Breel Embolo (21 ans, Schalke) Il revient de blessure mais semble en forme, et son abattage autant que sa puissance sont précieux. En plus, le jeune Bâlois incarne à merveille la nouvelle génération décomplexée que le public suisse adore.
Steven Zuber (26 ans, Hoffenheim) Il est l’un des derniers à avoir été incorporé au groupe par Vladimir Petkovic, mais depuis sa première sélection en mars 2017, il a souvent convaincu sur le flanc gauche de l’attaque. L’absence d’Admir Mehmedi (blessé) lui promet presque une place de titulaire en Russie.
Haris Seferovic (26 ans, Benfica Lisbonne) La confiance que lui prête Vladimir Petkovic contraste avec le désamour que lui portent de nombreux supporters. Ses titularisations à répétition, alors qu’il n’a presque pas joué au Portugal ce printemps, stigmatisent l’absence de solutions plus incontestables à la pointe de l’attaque.
Josip Drmic (25 ans, Mönchengladbach) Quelle carrière aurait-il eue sans ses nombreuses blessures? Personne ne le saura jamais. Mais à l’approche de la Coupe du monde, il est en forme et le sélectionneur semble le considérer comme la principale alternative à Haris Seferovic.
Mario Gavranovic (28 ans, Zagreb) Il est le Suisse qui a marqué le plus de buts cette saison avec son club (24). Mais il a le désavantage de jouer hors des radars, dans un championnat croate méconnu. Aura-t-il sa chance en Russie?