Au-delà des controverses, la Coupe du monde au Qatar fédère le monde arabe
Solidarité entre supporters des quatre équipes en lice, réchauffement des relations entre Etats concurrents, omniprésence du drapeau palestinien… Dans les stades et les rues de Doha, le monde arabe oublie ses dissensions et exalte son identité commune
Ici, un homme porte un maillot de l’équipe nationale du Maroc et, sur les épaules, un drapeau du Qatar. Là, un supporter de la Tunisie arbore une écharpe de l’Arabie saoudite. Un peu plus loin, des Maghrébins de nationalité indéterminée négocient le prix de drapeaux de la Palestine. Il n’y a qu’à flâner dans les ruelles étroites du souq Waqif, le centre historique vaguement «vieilles pierres» de Doha, pour s’en rendre compte: la première Coupe du monde de football organisée dans le monde arabe transcende les divergences politiques et les rivalités régionales.
«Ce Mondial est vraiment vécu comme un événement fédérateur par les supporters des équipes arabes ainsi que par les populations des différents pays, valide d’emblée Hasni Abidi, directeur à Genève du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen. On parle de régions où il existe des conflits et des divisions, mais ce tournoi se déroule comme un moment de répit, pendant lequel les gens voient ce qui les rapproche plutôt que ce qui les sépare.»