Dans le ciel encore sombre de Conakry, la lune brille telle un ballon d’or. Il est 5h30, la capitale guinéenne s’éveille. Ce 17 octobre 2022, les fenêtres des dortoirs de l’Académie de football de Nongo s’éclairent une à une. Cinquante garçons et vingt-cinq filles, âgés de 12 à 20 ans, revêtent leur maillot et leur short, prêts pour un footing matinal. Sifflet de la coach Matenin Camara. «Vous me faites cinq allers-retours d’un but à l’autre, en montée de genoux», lance-t-elle en soussou, la langue nationale. La cadence s’accélère, les crampons s’enfoncent dans le gazon humide d’un stade flambant neuf. A 6h, l’entraînement touche à sa fin. Direction les sanitaires, puis le réfectoire pour le petit-déjeuner. «C’est une chance d’être ici. Ma vie ne serait peut-être pas la même si j’étais restée au village…», confie M’mahawa Dramé, avant de partir au lycée.