C’est qu’entre-temps, le football féminin a connu un essor constant, voire exponentiel depuis la précédente édition du tournoi, en 2017. Aux Pays-Bas, le Championnat d’Europe des nations fixait certes un nouveau record global de fréquentation avec un peu plus de 240 000 spectateurs, mais c’était surtout dû à l’augmentation du nombre d’équipes participantes, de 12 à 16. Et sans les six matchs à guichets fermés de la sélection locale, l’affluence moyenne par match demeurait modestement proche des 5000 personnes.
Le tournoi attire
On se demandait alors s’il était légitime de mobiliser des stades de plusieurs dizaines de milliers de places pour l’événement. La question, cinq ans plus tard, est plutôt de savoir pourquoi l’UEFA a retenu trois enceintes de moins de 15 000 sièges? Avant même le début du tournoi, ce sont plus de 500 000 billets qui ont été vendus sur les 740 000 disponibles.
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— WEUROTicketing (@Ticketing - UEFA Women's EURO 2022)01 janvier 2022
Les ventes sont bien sûr favorisées par une politique tarifaire beaucoup plus abordable que lors des grands événements masculins. Le prix des sésames, pour un adulte, s’échelonne entre 10 livres sterling (12 francs) pour les matchs du premier tour et 50 livres (60 francs) pour la finale. Il n’empêche: la compétition attire. Selon l’UEFA, ce ne sont pas moins de 96 000 supporters étrangers qui feront le voyage vers le Royaume-Uni en provenance de 99 pays différents.
L’instance estime en outre à 54 millions de livres (62,5 millions de francs) les retombées économiques pour les régions accueillant des matchs. Le chiffre a de quoi faire saliver de potentiels organisateurs? Il est piquant de se rappeler qu’en décembre 2018, l’Angleterre avait été choisie par défaut, sans le moindre adversaire. En revanche, quatre projets différents – dont celui de la Suisse et du Liechtenstein – se disputent la prochaine édition, en 2025. Il y en aurait eu cinq avec celui de l’Ukraine, si le pays n’avait pas été attaqué par la Russie.
Compétition ouverte
En attendant, le développement global du football féminin s’accompagne d’une concurrence accrue sur le terrain. Sacrée huit fois en douze éditions, dont six consécutives entre 1997 et 2013, l’Allemagne n’a plus le monopole du succès. Toujours redoutable, elle doit non seulement se méfier des sélections scandinaves pionnières de la discipline (Norvège, Suède) mais désormais aussi des Pays-Bas tenants du titre, de la France et de l’Espagne qui courent après leur premier trophée international, ou encore de l’Angleterre, qui profite du championnat national le plus dynamique du moment.
Qualifiée pour la deuxième fois de son histoire après 2017, la Suisse fait elle partie des sélections de second plan, comme l’ont brutalement rappelé ses deux matchs de préparation contre l’Allemagne (7-0) et l’Angleterre (0-4). Dans le groupe C, l’équipe du Danois Nils Nielsen aura une carte à jouer samedi à 18h lors de son premier match contre le Portugal, qui a profité de l’exclusion de la Russie pour être repêché. Elle sera en revanche condamnée à l’exploit lors de ses deux rencontres suivantes, contre la Suède (le 13 juillet à 18h) puis les Pays-Bas (le 17 juillet à 18h).
Tous les matchs de la Nati, et d’autres encore, seront retransmis en direct par les différentes chaînes de la SSR. Au niveau global, la diffusion des rencontres devrait capter plus de 250 millions de téléspectateurs, contre 178 millions en 2017. Encore un record pour un Euro féminin.