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L’Euro féminin va battre un record dès son match d’ouverture

La treizième édition du tournoi, qui débute ce mercredi avec la rencontre Angleterre-Autriche à Old Trafford, promet d’atteindre de nouveaux sommets en matière d’affluence dans les stades et d’audience globale

L'ambiance est bonne aux entraînements de l'équipe de Norvège, à Brighton. — © IMAGO/VEGARD GRoTT / IMAGO/Bildbyran
L'ambiance est bonne aux entraînements de l'équipe de Norvège, à Brighton. — © IMAGO/VEGARD GRoTT / IMAGO/Bildbyran

La meilleure fréquentation pour un match de l’Euro féminin remonte à 2013, quand 41 301 spectateurs avaient assisté à la victoire de l’Allemagne sur la Norvège (1-0) en finale à Stockholm. Elle sera surpassée dès le match d’ouverture de l’édition 2022, ce mercredi à 21h: l’Angleterre recevra l’Autriche dans un stade d’Old Trafford à guichets fermés (74 000 places).

Ce nouveau record est, lui, voué à ne résister que 25 jours, soit jusqu’à la finale du tournoi. Les 87 000 billets de Wembley se sont arrachés en moins de vingt-quatre heures, avec une demande six fois supérieure à la capacité de la mythique enceinte. Vertige: lors du premier Euro féminin organisé par l’Angleterre, en 2005, la finale n’avait attiré que 20 000 personnes à l’Ewood Park de Blackburn, qui peut en contenir 10 000 de plus.

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C’est qu’entre-temps, le football féminin a connu un essor constant, voire exponentiel depuis la précédente édition du tournoi, en 2017. Aux Pays-Bas, le Championnat d’Europe des nations fixait certes un nouveau record global de fréquentation avec un peu plus de 240 000 spectateurs, mais c’était surtout dû à l’augmentation du nombre d’équipes participantes, de 12 à 16. Et sans les six matchs à guichets fermés de la sélection locale, l’affluence moyenne par match demeurait modestement proche des 5000 personnes.

Le tournoi attire

On se demandait alors s’il était légitime de mobiliser des stades de plusieurs dizaines de milliers de places pour l’événement. La question, cinq ans plus tard, est plutôt de savoir pourquoi l’UEFA a retenu trois enceintes de moins de 15 000 sièges? Avant même le début du tournoi, ce sont plus de 500 000 billets qui ont été vendus sur les 740 000 disponibles.

Les ventes sont bien sûr favorisées par une politique tarifaire beaucoup plus abordable que lors des grands événements masculins. Le prix des sésames, pour un adulte, s’échelonne entre 10 livres sterling (12 francs) pour les matchs du premier tour et 50 livres (60 francs) pour la finale. Il n’empêche: la compétition attire. Selon l’UEFA, ce ne sont pas moins de 96 000 supporters étrangers qui feront le voyage vers le Royaume-Uni en provenance de 99 pays différents.

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L’instance estime en outre à 54 millions de livres (62,5 millions de francs) les retombées économiques pour les régions accueillant des matchs. Le chiffre a de quoi faire saliver de potentiels organisateurs? Il est piquant de se rappeler qu’en décembre 2018, l’Angleterre avait été choisie par défaut, sans le moindre adversaire. En revanche, quatre projets différents – dont celui de la Suisse et du Liechtenstein – se disputent la prochaine édition, en 2025. Il y en aurait eu cinq avec celui de l’Ukraine, si le pays n’avait pas été attaqué par la Russie.

Compétition ouverte

En attendant, le développement global du football féminin s’accompagne d’une concurrence accrue sur le terrain. Sacrée huit fois en douze éditions, dont six consécutives entre 1997 et 2013, l’Allemagne n’a plus le monopole du succès. Toujours redoutable, elle doit non seulement se méfier des sélections scandinaves pionnières de la discipline (Norvège, Suède) mais désormais aussi des Pays-Bas tenants du titre, de la France et de l’Espagne qui courent après leur premier trophée international, ou encore de l’Angleterre, qui profite du championnat national le plus dynamique du moment.

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Qualifiée pour la deuxième fois de son histoire après 2017, la Suisse fait elle partie des sélections de second plan, comme l’ont brutalement rappelé ses deux matchs de préparation contre l’Allemagne (7-0) et l’Angleterre (0-4). Dans le groupe C, l’équipe du Danois Nils Nielsen aura une carte à jouer samedi à 18h lors de son premier match contre le Portugal, qui a profité de l’exclusion de la Russie pour être repêché. Elle sera en revanche condamnée à l’exploit lors de ses deux rencontres suivantes, contre la Suède (le 13 juillet à 18h) puis les Pays-Bas (le 17 juillet à 18h).

Tous les matchs de la Nati, et d’autres encore, seront retransmis en direct par les différentes chaînes de la SSR. Au niveau global, la diffusion des rencontres devrait capter plus de 250 millions de téléspectateurs, contre 178 millions en 2017. Encore un record pour un Euro féminin.