Nasser Al-Khelaïfi, président du PSG: «Ne vous inquiétez pas pour nous...»
Fair-play financier
Le président du Paris-Saint-Germain assure que le transfert de Neymar a été réalisé en parfaite conformité avec les règlements de l'UEFA

D’abord, le français pour dire l’enthousiasme. Devant les médias réunis au Parc des Princes, le président du PSG Nasser Al-Khelaïfi a affirmé que Neymar était tout simplement «le meilleur joueur du monde» et qu’avec son transfert, le club parisien vivait «un grand jour» de son histoire. Puis, l’anglais pour répondre à la question qui fâche: comment un tel transfert, réalisé pour un montant record de 222 millions d’euros, est-il possible sans contrevenir aux règles du fair-play financier?
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60 millions d’euros d’amende en 2014
Introduites en mai 2010 sous l’impulsion de Michel Platini, alors président de l’UEFA, elles imposent aux clubs de football un principe que la plupart des ménages du monde respectent instinctivement: il est interdit de dépenser davantage d’argent qu’on n’est capable d’en générer sur une période donnée. L’introduction du fair-play financier s’accompagne d’une palette de sanctions allant de la mise en garde au retrait de titres, en passant par l’interdiction de recruter ou de participer à des compétitions internationales.
Le PSG est bien placé pour le savoir. En 2014, il a écopé d’une amende de 60 millions d’euros – dont 20 fermes – pour avoir contrevenu au principe. Depuis que le transfert de Neymar est dans l’air, journalistes et observateurs se demandent comment le PSG compte s’y prendre pour dépenser autant d’argent sans se faire taper sur les doigts une nouvelle fois. Mais Nasser Al-Khelaïfi, lui, ne donne pas l’impression de s’en préoccuper. «Ne vous inquiétez pas pour nous, a souri le dirigeant qatari. Ceux qui travaillent sur le sujet, allez plutôt vous faire un café…»
Plus sérieusement, le président du PSG a assuré qu’il disposait de collaborateurs appliqués à éplucher les clauses du fair-play financier et à scrupuleusement faire en sorte de ne pas les violer. Et que toute la manoeuvre était effectuée en totale transparence vis-à-vis de l’UEFA.
«Ce n’est pas un transfert»
Elle relève pourtant du «passement de jambes», comme le fait remarquer Yvan Henzer, avocat spécialisé en droit du sport, sur son blog hébergé par le site du Temps. «En substance, le PSG ne dépensera formellement pas un centime car c’est le joueur lui-même qui va racheter sa clause libératoire grâce à la rémunération qu’il perçoit par le Qatar pour devenir ambassadeur de la Coupe du monde 2022.» Interrogé par So Foot, l’économiste du sport Pierre Rondeau poursuit le raisonnement: «Ce n’est pas un transfert. Techniquement, Neymar vient gratuitement au PSG car il a racheté lui-même sa clause libératoire. C’est du jamais vu.»
Le spécialiste estime que le procédé, s’il n’est pas sanctionné, pourrait faire jurisprudence et modifier considérablement la manière de débaucher des footballeurs à l’avenir. Tout en vidant le fair-play financier de sa substance… Au fait, à combien se monte la clause libératoire de Neymar au PSG? «Allons… Il vient d’arriver et vous voulez déjà qu’il parte? Ce n’est pas sérieux, a souri Nasser Al-Khelaïfi. On vous propose un feu d’artifice, mais vous en voulez toujours plus. Vous avez devant vous le meilleur joueur du monde, profitez!»