Des joueurs de plus en plus âgés
Cette nouvelle offre s’accompagne d’une observation plus générale: la carrière des footballeurs amateurs s’étire de plus en plus. Sur les terrains, il n’est plus du tout rare de croiser des joueurs de plus de 40 ou même 50 ans pratiquant un football traditionnel en compétition. «Face à la demande, un championnat des seniors de plus de 50 ans a été créé dans le canton de Vaud il y a cinq ans, se rappelle Alain Trösch, adjoint au secrétariat de l’Association vaudoise de football. Nous avions démarré avec cinq petites équipes. Cette saison, nous avons pu en inscrire 25. Cette situation s’observe un peu partout en Suisse. Le nombre de licenciés augmente dans toutes les catégories, mais ils continuent à jouer plus longtemps qu’avant, parfois jusqu’à 65 ans.» Même constat dans le canton de Genève, où 51 équipes s’affrontent aujourd’hui parmi les plus de 40 ans, contre seulement 24 lors de la saison 2014-2015.
La création de catégories d’âge plus segmentées (plus de 30, plus de 40 et plus de 50 ans) est le principal vecteur de cette tendance. «Avant, quand les joueurs approchaient la quarantaine, ils n’avaient pas forcément envie de se frotter à des jeunes de 20 ans, estime Pierre, un ancien attaquant du FC Forward-Morges. Maintenant, ils peuvent continuer à faire partie de leur club en tant que joueurs et pas comme de simples bénévoles.» Selon les chiffres les plus récents de l’Association suisse de football, 25 765 des 308 540 licenciés des clubs de football ont au moins 40 ans, ce qui correspond à environ un joueur sur 12 dans l’ensemble du pays.
Des footballs complémentaires et pas rivaux
Le walking football, assez peu populaire, ne constitue pas encore une voie privilégiée. Mais cette variante ne s’adresse pas uniquement aux footballeurs chevronnés. «La plupart des personnes qui viennent aux journées d’initiation n’ont, pour caricaturer, presque jamais tapé dans un ballon, observe Christopher Clark, qui organise également des entraînements dans le canton de Neuchâtel. Le but n’est pas de priver les clubs de leurs joueurs, mais plutôt d’encourager les deux disciplines en fonction des motivations de chacun.» A Morges, par exemple, les actuels seniors de plus de 50 ans «ne seront pas spécialement dirigés» vers le walking football car encore «pleinement engagés avec leur équipe», selon Sébastien Boillat.
Complément du football traditionnel, le walking football veut surtout permettre aux personnes âgées de poursuivre une activité sportive régulière. «Il serait absurde de tracer une frontière définitive avec le football classique, complète Christopher Clark. Le walking football peut constituer une porte d’entrée vers le football traditionnel, ou encore servir à la rééducation d’un joueur de l’équipe seniors après une blessure.» Pour contribuer à sa popularisation, le walking football sera présenté lors des finales de Coupe de Suisse seniors, fin mai à Lucerne. Une exposition «essentielle pour grandir», aux yeux de Christopher Clark. Si toutefois la météo ne freine pas les participants.