A la veille de la reprise du Championnat de LNA de volleyball, Georges-André Carrel expliquait à la Tribune de Genève pourquoi il avait décidé de rempiler à la tête du Lausanne Université Club (LUC): «Ce sont les joueurs suisses de l’équipe qui m’ont demandé de rester. Ils m’ont dit qu’ils voulaient terminer leur formation avec moi. C’est vrai, j’ai encore des choses à leur apporter.» Et surtout des matches à leur faire gagner, pourrait-on ajouter. Avant d’affronter les Roumains de Zalau en huitièmes de finale de CEV Cup (la deuxième Coupe d’Europe, derrière la Ligue des champions) ce mercredi à 19h30 à Dorigny, puis les triples champions de Suisse en titre de Lugano samedi au Tessin, les Lausannois ont remporté tous leurs matches officiels.
Des responsabilités pour les jeunes
Une série assez incroyable, et pas forcément prévue. «Je pensais que l’équipe serait prête dans le courant du mois de novembre, pas avant, reconnaît l’entraîneur. Finalement, les premiers matches du championnat étaient abordables, la confiance s’est installée…» Et voici les Lausannois en tête du classement de LNA avec six victoires en six rencontres, et seulement quatre sets égarés au passage. Un tableau complété par deux succès sur la scène européenne, contre les Néerlandais de Landstede Zwolle, et une victoire en Supercoupe de Suisse. Toute l’expérience du mentor de Dorigny n’a pas suffi à prévoir le début de saison parfait du LUC. Pour le reste, elle se révèle décisive.
La méthode de Georges-André Carrel consiste à donner des responsabilités aux joueurs formés maison, à l’instar de ses deux fils Julien, capitaine de l’équipe, et Larry. «Les joueurs suisses assurent l’équilibre et la stabilité, ils sont les garants des valeurs du groupe», commente-t-il. Le talent n’attend pas les années: à 21 ans, Jovan Djokic, qui s’est blessé lundi, est déjà un élément clé de l’équipe. Les étrangers, eux, doivent «être des renforts sur le plan technico-tactique» et s’intégrer dans l’ensemble. Il y en a cinq actuellement, dont un seul était déjà là l’année dernière, et l’entraîneur se réjouit d’un recrutement sans faute. Mais tout ne se résume pas à équilibrer le ratio entre joueurs suisses et renforts étrangers.
Suivi de progression
Georges-André Carrel ne se satisfait pas de diriger des joueurs «finis», il les fait progresser. «J’ai eu de bons entraîneurs, mais aucun n’allait aussi loin que lui sur le plan tactique et sur la connaissance des adversaires», se souvient Frédéric Murset, champion suisse de LNB avec la réserve du LUC en 2012. La profondeur de ses analyses impressionne jusqu’aux meilleurs: «Notre grosse force, c’est qu’on a de très bons plans de jeu, au millimètre près», confirmait ce week-end, au micro de La Télé, le passeur Cédric Hominal, de retour en Suisse après sept ans comme joueur pro en France.
Le début de saison du LUC en fait-il un candidat au titre? Georges-André Carrel tempère: «Lugano me paraît plus fort que la saison dernière et va monter en puissance. Mais j’aime dire qu’il faut viser la lune. Si on se rate, on atterrit sur une étoile.» La méthode Carrel, c’est aussi le sens de la formule.