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Genève-Servette est champion de Suisse de hockey, euphorie dans la ville

Dans l’ultime match des play-off, Genève-Servette l’a emporté par 4 à 1. Revivez cette soirée

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L’essentiel

  • Pour la première fois, Genève-Servette est champion de Suisse de hockey.

  • Score final: 4-1.

  • Genève a marqué après quatre minutes, puis peu après. Nouveau but au début du troisième tiers.

  • Le HC Bienne a marqué durant le deuxième tiers. Puis Servette a enfoncé le quatrième clou.

  • Sami Vatanen a mis les deux premiers buts servettiens, Daniel Winnik le troisième, Teemu Hartikainen le quatrième.

  • Pour Bienne, c’est le capitaine Gaëtan Haas qui a marqué.

Fin de ce suivi d’un match historique

Merci d’avoir suivi ce match des play-off de hockey avec Le Temps.

Vous trouverez bientôt sur notre site notre revue de presse à propos du match, notre analyse, et d’autres perspectives.

Une dernière image

Bienne est allée au lit, Genève va sans doute fêter tardivement. Un dernier instantané de la fan zone. Ca laisse des traces, ces matches.

Fan zone des Vernets, 27 avril 2023. — © VALENTIN FLAURAUD / keystone-sda.ch
Fan zone des Vernets, 27 avril 2023. — © VALENTIN FLAURAUD / keystone-sda.ch

A Genève, des klaxons heureux

Paul et ses complices n’en reviennent toujours pas. Le supporter des Aigles est soulagé. Il avait spécialement posé un congé ce vendredi pour assister à cette soirée dont il ignorait préalablement l’issue. Aux abords des Vernets, la foule se dissipe timidement dans le brouhaha d’heureux klaxons. La soirée est loin d’être terminée, les irréductibles fans genevois continuent de s’ambiancer sur le parking des Vernets, désormais improvisé en piste de danse.

Ce soir, Genève est championne. Un délice historique et irrésistible.

Un florilège de réactions

La chaîne locale genevoise Léman bleu – pour laquelle ces play-off, qu’elle montrait à la place de la RTS, ont été une magnifique affaire –, propose un montage de quelques réactions à la fin du match.

Queen, quoi d'autre?

Les nouveaux maîtres du hockey helvétique se sont donc présentés sur un balcon porté par un camion aux supporteurs de la fan zone. Il y avait We are the Champions en bande originale, et un drôle de Zeppelin de plastique comme drone (mise à jour: c'est un support publicitaire).

A Genève, 27 avril 2023. — © MAT
A Genève, 27 avril 2023. — © MAT

Les vainqueurs se présentent à la fan zone

Après une petite attente due à la tournée dans la patinoire (ci-dessous, 0h12), les Servettiens se sont présentés à la plèbe de la fan zone.

Genève, maître de la Suisse

La victoire du Genève-Servette clôt le débat sur le caractère romand du nouveau champion de Suisse, puisqu’il semble assez évident que Genève relève des terres francophones – ce qui se discutait à propos de Bienne.

Pour bien marquer le coup, le GSHC publie un visuel de victoire qui illustre bien sa domination du monde, c’est-à-dire de la Suisse. Foin de jet d’eau, on conquiert le Cervin. Pas moins.

La tournée des rois servettiens

Après le couronnement formel, les nouveaux champions de Suisse ont fait quelques tours de piste.

Daniel Winnik. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch
Daniel Winnik. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch

Tanner Richard. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch
Tanner Richard. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch

Le coach Jan Cadieux. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch
Le coach Jan Cadieux. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch

Le suspense du moment: la sortie des champions

«La Suisse est grenat». Dans la fan zone des Vernets, le speaker ne manque guère d’énergie. Il continue de galvaniser la foule dans l’attente de l’arrivée des champions.

Genève, 27 avril 2023.
Genève, 27 avril 2023.

Une précision sur les festivités

Toujours au fait des enjeux sportifs, notre collègue Laurent Favre détaille un peu les coulisses concrètes des festivités.

La Cave de Genève précise que «ce brut blanc de blancs Chardonnay arbore une robe pâle aux reflets dorés et propose des bulles fines et persistantes. [...] Au nez, vous remarquerez l’alliance subtile de notes fruitées et florales. En bouche, c’est son attaque fraîche et souple qui souligne la finesse d’un perlage délicat.»

Un sacre qui touche bien des Genevois au cœur

Le triomphe de Genève-Servette touche profondément bien des Genevois et Genevoises qui ont un parent, un proche, un aîné, ayant été actif de près ou de loin avec les Aigles. Le message de notre collègue David Haeberli à propos de son papa… à une époque où le jeu s’opérait sans casque.

L'attente des champions

A la fan zone: «Un moment de joie intense»

«C’est historique. Je n’ai pas les mots. C’est la magie du sport. Nous partageons ensemble un moment de joie intense, et ça fait du bien», lance Laurent.

Non loin de la, les parents de Théa, Lina et Roméo approuvent. Ils ont vécu le sacre en famille, il est temps de rentrer. La petite Théa n’est pas du même avis. Attifée d’un maillot trop long, elle chante sa joie et interpelle les passants. La soirée aura été belle pour les fans genevois, qui continuent à attendre l’arrivée des joueurs sur le parking.

Olivier Anken, gardien des grandes années du HC Bienne: «Je leur dis bravo»

Comme promis (ci-dessous, 21h39), nous appelons Olivier Anken à la fin du match. A peine a-t-il décroché le combiné, le portier légendaire lâche: «Essayé, pas pu.» Un peu déçu, mais très réaliste, il poursuit: «Genève a été meilleur et fait un magnifique champion. Je leur dis bravo.» L’ancien gardien international souligne qu’il est très rare que le premier de la saison régulière remporte le championnat: Servette l’a fait.

Olivier Anken se dit encore très fier de cette équipe biennoise: «Au début de la saison, on aurait signé pour une deuxième place.» Depuis son domicile de Péry, il pense déjà à l’année prochaine: «Quelques joueurs vont partir, mais la grande partie de l’équipe sera la même. Il faut repartir sur ce que nous avons construit et si on suit notre programme, on sera champions la saison prochaine», sourit-il.

A Bienne, quelques secondes avant le coup de sifflet final. 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch
A Bienne, quelques secondes avant le coup de sifflet final. 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch

A la Tissot Arena, alors que les grands écrans diffusent les images des Genevois brandissant la coupe, un DJ a pris possession de la patinoire pour faire patienter les quelques supporters qui auront le courage de rester jusqu’au retour de leurs joueurs, agendé pour 2h30.

La célébration

C’est l’heure du couronnement.

A la patinoire des Vernets, jeudi soir, 27 avril 2023. — © MARTIAL TREZZINI / keystone-sda.ch
A la patinoire des Vernets, jeudi soir, 27 avril 2023. — © MARTIAL TREZZINI / keystone-sda.ch

A l'heure du triomphe, 27 avril 2023. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch
A l'heure du triomphe, 27 avril 2023. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch

Aux Vernet, 27 avril 2023. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch
Aux Vernet, 27 avril 2023. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch

Un message de Bienne: «A l’année prochaine»

C’est bien sûr la déception du côté de la Tissot Arena, mais ni colère, ni tristesse. Les joueurs biennois, par écran interposé, ont été longuement applaudis par leurs supporters. Entouré de trois amis, Alain lance, grand sourire: «A l’année prochaine.»

A Bienne, 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch
A Bienne, 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch

De son côté Sébastien insiste sur la magnifique saison de ce club qu’il suit depuis plus de 34 ans. Et de lâcher pour la dernière fois de la soirée: «Ici c’est Bienne.»

Tissot Arena de Bienne, 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch
Tissot Arena de Bienne, 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch

La patinoire, toujours sans glace, se vide petit à petit, mais le speaker prend la parole: «Les buvettes vont rester ouvertes jusqu’au retour des joueurs qui viendront ici en rentrant de Genève. Vu leur saison magnifique, ils méritent que vous veniez les soutenir.»

Pas certain que l’enceinte sera encore très remplie aux alentours de 2 heures du matin. Quelques sifflets retentissent lorsque la coupe apparaît sur les écrans et que l’on voit l’arbitre de la rencontre.

Nuit grenat sur Genève

Dans la fan zone des Vernets, la fête commence. Elle durera.

A Genève, 27 avril 2023. — © MAT
A Genève, 27 avril 2023. — © MAT

Une exaltation genevoise

Ce qui va se passer dans les prochaines minutes

La remise de la coupe aura lieu tout de suite après la fin du match sur la glace. Il est prévu que les nouveaux champions de Suisse viennent ensuite présenter le trophée – mais quand? – au public resté à l'extérieur. Un camion équipé d'un escalier et d'une plateforme surélevée les attend depuis mardi soir.

Une autre piste de titre

En pleine envolée, Marie-Amaëlle Touré a une autre proposition de titre – nous sommes généreux avec la concurrence, ce soir: «Les Aigles sur le toit de la Suisse.»

Une suggestion pour nos collègues alémaniques

Désormais ivre de bonheur et de tension surmontée, notre collègue Laurent Favre lance: «Un titre en allemand qui aurait de la gueule: Genf ist Schweizer Meister!».

Guettons les titres des sites d’Outre-Sarine. Même si on a un doute.

«Là, c'est fini»

Au moment de me servir deux vienerlis, la caissière de la buvette regarde soudain au-dessus de moi. Sur l'écran, au loin, Genève vient de marquer son quatrième but: «Là, c'est fini», lâche-t-elle avec tristesse.

A Bienne, 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch
A Bienne, 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch

Même s'il n'y avaient pas de vrais hockeyeurs à la Tissot Arena, elle n'a pas chômé ce jeudi: «C'est fou tous les gens qui sont venus regarder le match ici. C'est vraiment sympa.» Les supporters seelandais n'y croient plus, même si certains continuer à chanter... La saison a été très belle malgré cette défaite qui s'annonce.

Les Vernets vibrent, littéralement

Alors qu’une lutte âpre pour la conquête du puck avait succédé aux arabesques des artistes et qu’il ne se passait plus grand-chose de notable, le Finlandais Teemu Hartikainen est parti en contre inscrire le but du 4-1 pour Servette.

L’ambiance est montée de deux crans. Tout en haut de la grande tribune latérale, les bancs de presse vibrent littéralement aux vibrations pas encore orgasmiques mais déjà sismiques des 7135 spectateurs présents (moins les quelques Biennois).

Aux Vernets, la nuit se colore

Sursaut et joie intense aux Vernets. Les Aigles ont encore marqué. Le GSHC se rapproche un peu plus du sacre. Les fumigènes et feux d’artifice commencent à colorer la nuit.

Genève, 27 avril 2023. — © MAT
Genève, 27 avril 2023. — © MAT

4-1

Le quatrième clou est enfoncé par Teemu Hartikainen.

Tiens, pourquoi ne pas relancer le débat de la romanditude de Bienne?

Bienne, un club romand, demande-t-on dans la fan zone des Vernets? Pasquale, ricane lorsque la question lui est posée. «Non», assure-t-il. Avant d’esquisser un léger ouf de soulagement quand l’attaque biennoise ne heurte à la défense des Aigles.

Dans la fan zone des Vernets, 27 avril 2023. — © MAT
Dans la fan zone des Vernets, 27 avril 2023. — © MAT

Si vraiment vous vous ennuyez, ce qui semble saugrenu à cette seconde, vous pouvez plonger dans notre petite page d’histoire économique du Seeland: Si Bienne est «romande», c’est grâce à l’horlogerie

A 20 minutes d'un possible sacre

Dans l'arène biennoise

Le speaker du HC Bienne met l'ambiance: «Ici c'est Bienne.» Le public répond aussitôt. Ici on y croit. Comme le dit le gardien légendaire Olivier Anken, tout est possible avec Bienne.

Les supporters espèrent que leurs cris retentiront jusqu'aux Vernets, là-bas.

Tissot Arena de Bienne, 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch
Tissot Arena de Bienne, 27 avril 2023. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch

Vers un moment «légendaire»?

Stéphane arbore fièrement la couleur grenat. «J’ai vécu la montée du club en première division, il y a plus de vingt ans. Mais ce soir, une victoire serait légendaire.»

Aux Vernets, 27 avril 2023.
Aux Vernets, 27 avril 2023.

Les routines du hockey

Dans la patinoire, 27 avril 2023. — © MARTIAL TREZZINI / keystone-sda.ch
Dans la patinoire, 27 avril 2023. — © MARTIAL TREZZINI / keystone-sda.ch

Match historique ou non, le hockey reste un sport de routines. A la pause, tout le monde se détend, descend des gradins pour aller chercher une bière ou s'en délester. On plaisante, même avec l'adversaire biennois. L'ambiance retombe très vite et l'on peine presque à croire que l'on est à une vingtaine de minutes d'un premier titre national. Mais tout va repartir au quart de tour dès l'entame du dernier tiers. Et si Servette reste devant au score, il n'y aura alors plus de routine puisque le club et ses supporters vivront une situation inédite.

Olivier Anken, le gardien historique de Bienne, reste optimiste

Peu avant le match, nous avons discuté avec Olivier Anken, gardien presque mythique de Bienne. Depuis la Tissot Arena, on l’appelle, lui qui regarde le match chez lui à Péry, un village situé tout près de Bienne.

Celui qui était dans les buts du HCB lors de ses trois titres de champions en 1978, 1981 et 1983 jette un regard critique sur ces deux premiers tiers: «Le HC Bienne a mal entamé la rencontre, les joueurs étaient en retard sur le puck et lors du premier tiers, il y a des pénalités, certes sévères, mais aussi inutiles.» L’ancien gardien a été quelque peu rassuré par son équipe lors du second tiers et reste optimiste. «On a perdu le premier tiers, fait match nul au deuxième, on va gagner le troisième. Avec Bienne, tout est possible, mais Genève joue vraiment bien. Cela va être difficile» conclut le Morgien d’origine qui a défendu la cage de l’équipe suisse à 153 reprises.

Promis, on le recontacte à la fin du match.

Dans les couloirs de la grande arène de Bienne, on voit d’ailleurs le gardien sur des images des grands moments du club.

Tissot Arena, 27 avril 2023. — © VB
Tissot Arena, 27 avril 2023. — © VB

Pensons à «Cobra Kai»

On vient d’écrire que le collègue Laurent Favre «reste professionnel» dans le maelström des Vernets (juste ci-dessous), mais il veut prouver qu’il est tout à fait capable de raconter n’importe quoi.

L’ambiance de la patinoire, sans nul doute.

Didier Fischer, le boss, disait en janvier: «En hockey, il faut inévitablement aller au titre une fois»

Pendant la pause, rien de tel qu’une bonne lecture suggérée par Laurent Favre, lequel reste professionnel au milieu du délire des Vernets. Il nous rappelle une entrevue avec Didier Fischer, le président de la Fondation 1890, donc l’homme fort des quatre Servette – le football masculin et féminin, le hockey et le rugby.

En janvier, Didier Fischer lançait: «En hockey, il faut inévitablement aller au titre une fois. Nous avons déjà été tout proche par le passé, sans saisir notre chance, donc c’est vraiment un objectif. A voir s’il est réalisable dès cette saison. Le hockey à Genève doit aussi faire envie, par son jeu, par son ambiance, par sa proportion de joueurs locaux.»

Fin du deuxième tiers

Les équipes soufflent sur le score de 3 à 1.

A la Tissot Arena, si Bienne perd, le match aura été égalitaire

Vincent Brouquin relève que dans la grande arène biennoise, on peut se balader partout, s’asseoir où l’on veut. Même dans les places VIP. Les bars sont eux restés ouverts.

Effroi: la fan zone dans le noir une seconde

Léger souci technique sur le parking des Vernets. L’écran de retransmission devient noir le temps d’une seconde. C’est assez pour que la foule s’affole.

A Genève, 27 avril 2023. — © MAT
A Genève, 27 avril 2023. — © MAT

Fort heureusement, Florian, responsable technique, veille.

A la mi-match, Bienne a repris espoir

On ne va pas vous mentir: on était en train d'écrire que Genève avait fait le break à la mi-match après le troisième but rapide de Daniel Winnik (à la conclusion d'un contre de Vincent Praplan), lorsque le capitaine biennois Gaëtan Haas a redonné espoir à son camp (3-1). L'occasion de repérer ça et là, éparpillés au milieu de spectateurs genevois pétrifiés, les quelques dizaines de supporters biennois qui ont réussi à trouver des billets en dehors du secteur Visiteurs.

Petite crispation aux Vernets

A Genève, les forces de l'ordre estiment l'affluence de la fan zone entre 5000 et 7000 personnes.

Fan zone des Vernets, 27 avril 2023. — © MAT
Fan zone des Vernets, 27 avril 2023. — © MAT

Les Seelandais réduisent le score. Les supporters genevois se crispent mais gardent espoir.

Une petite vidéo: Bienne veut y croire

Premier but et quelques gouttes de bière sur ma tête. Explosion de joie. Les supporters y croient à nouveau. Ils chantent comme si les hockeyeurs étaient sur la vraie glace.

Bienne marque

Beau tir durant ce deuxième tiers, Bienne avance d'un cran. 3-1.

«On va gagner, ne t’inquiète pas»

Un instantané de la Tissot Arena: «On va gagner, ne t’inquiète pas», me lance Antonio.

A Bienne, 27 avril 2023. — © VB
A Bienne, 27 avril 2023. — © VB

Il est debout, au sommet de la tribune qui accueille habituellement le fan-club biennois. Dix secondes plus tard, c’est le 3 à 0.

En vidéo: effusions à Genève

3-0

Daniel Winnik offre un troisième but à Genève-Servette.

«Allez, Bienne, allez!»

Notre reporter Vincent Bourquin [qui cache au mieux son dépit] a quitté le Dispo pour la Tissot Arena. Plusieurs milliers de supporters y sont réunis. L’ambiance est à son comble. Le speaker hurle: Ici c’est Bienne. La seule différence avec un match normal: il n’y a pas de glace. La seconde mi-temps repart. Les fans crient « Allez Bienne, allez.» Incantations?

Le deuxième tiers commence

Y aura-t-il un renversement? Les équipes réinvestissent la glace.

Du parking, l'hommage de Priscilla à son fils

C’est l’heure du ravitaillement pour les supporters genevois, l’heure où se frayer un chemin au cœur de la foule relève presque de l’impossible.

Priscilla, aux Vernets, 27 avril 2023. — © MAT
Priscilla, aux Vernets, 27 avril 2023. — © MAT

Au milieu du brouhaha collectif, Priscilla arbore un étonnant maillot. Il est floqué au nom d’Adrian et porte le numéro 13. Son fils, fan chevrenonné depuis l’âge de ses 13 ans a fêté son anniversaire le 25 avril dernier. En situation de handicap, il n’a jamais raté aucun match des Aigles.

Priscilla dans la fan zone, 27 avril 2023. — © MAT
Priscilla dans la fan zone, 27 avril 2023. — © MAT

Lui suit la finale depuis la patinoire. Du parking des Vernets, sa mère lui rend un émouvant hommage.

A la TdG, on prend une tisane

Il n’y a sans doute que le chroniqueur de la Tribune de Genève à parler de tisane ce soir – le calvinisme, sans doute (lire aussi juste ci-dessous).

A la fin du premier chapitre, il s’épanche: «On prend quelques minutes de respiration, je tente de me calmer, une petite tisane et je reviens dans une petite dizaine de minutes pour la suite!».

A Bienne, la bière n'est pas la seule amère

Antoine, supporter de très longue date, n’arrive pas à cacher sa déception. «On était endormi, on s’est réveillé trop tard», analyse-t-il au terme du premier tiers.

Reste-t-il optimiste pour la suite du match? «J’aimerais te répondre oui...», lâche-t-il. Puis il reprend une goutte de bière.

Une image forte du premier tiers

Le défenseur de Genève-Servette Arnaud Jacquemet bataille avec Elvis Schlaepfer et Viktor Loeoev. — © MARTIAL TREZZINI / keystone-sda.ch
Le défenseur de Genève-Servette Arnaud Jacquemet bataille avec Elvis Schlaepfer et Viktor Loeoev. — © MARTIAL TREZZINI / keystone-sda.ch

Un point à la fin du premier tiers: avantage Servette, certes, mais rien n'est joué

Les vingt premières minutes de jeu sont passées à une vitesse folle, parce qu'il y a eu beaucoup de spectacle et très peu de temps morts. Complètement étouffé en début de match, dépassé en rythme et en agressivité, Bienne a refait surface par la suite et s'est montré très menaçant. A la 17e minute, le gardien servettien Robert Mayer a sorti d'une manchette un tir qui aurait pu relancer cette finale. Rien n'est joué.

Au premier tiers, des Biennois hagards

Le premier tiers se termine. A Bienne, de toute évidence, on ne saute pas comme des cabris.

A Bienne, 27 avril 2023. — © VB
A Bienne, 27 avril 2023. — © VB

Florence, fan des Aigles depuis l'enfance, veut encore tempérer

La tension est à son comble pour Florence. Elle arbore fièrement son écharpe servettienne autour du cou. Cette Genevoise d’une cinquantaine d’années soutient les Aigles depuis sa plus tendre enfance.

Florence, à Genève, 27 avril 2023. — © MAT
Florence, à Genève, 27 avril 2023. — © MAT

Si l’effectif de Jan Cadieux a pris l’avantage dans ce premier tiers, elle tempère. «Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Ce moment est le plus important pour tous les supporters. Si nous gagnons ce soir, la fête sera aussi belle que lorsque l’Argentine a remporté la coupe du monde.»

A Bienne, des ventres crispés

Le grand bar où se trouve Vincent Bourquin est rempli, mais les spectateurs sont concentrés et un peu inquiets...

Dispo, à Bienne, 27 avril 2023.
Dispo, à Bienne, 27 avril 2023.

L'analyse de notre expert: les Seelandais ne peuvent refaire l'exploit de mardi

Après dix minutes de jeu, les faits donnent raison à Chris McSorley, ancien coach mythique de Genève-Servette (de 2001 à 2020), lequel estimait avant la rencontre que les Biennois ne seraient physiquement pas en mesure de reproduire leur exceptionnelle performance de mardi. Mais 2-0 est un score trompeur qui offre une fausse sécurité: il suffit d'un but pour Bienne pour que tout soit remis en question.

A Genève, la conviction d’un «moment historique»

Dans la fan zone, l’odeur de tabac, d’une herbette qu’il serait malséant de nommer ici et de fumigènes se mêle aux effluves de bière. Les fans genevois peinent à contenir l’adrénaline qui semble les animer. «C’est incroyable, nous vivons un moment historique», lance Olivier; «Cela fait 118 ans que l’on attend cela.»

«Bienne n’est pas sur la glace»

Evidemment, le dépit s’accroît au Dispo, l’un des bars des fans seelandais.

Bienne n’est pas là, ils ne sont pas sur la glace

lance désabusé Sébastien, écharpe du HC Bienne autour du cou, qui suit le club depuis 34 ans.

«Extase» dans la fan zone

Maire-Amaëlle Touré, exploratrice urbaine et sportive, est dans la fan zone. Elle parle de «supporters genevois en extase».

Au Vernets, 27 avril 2023. — © MAT
Au Vernets, 27 avril 2023. — © MAT

Au deuxième but, explosion de joie depuis le parking des Vernets.

2-0

A ce rythme-là, Genève va prendre feu. Deux à zéro, à 20h12.

Mais n’oublions pas l’état d’esprit assez comparable mardi soir, lorsque les Genevois flambaient… au début.

Un but d'anthologie, déjà

On l'a dit: cette finale est d'un niveau exceptionnel. Elle s'ouvre par un but d'anthologie de ce lièvre de Vatanen. Le défenseur genevois récupère le puck dans sa propre zone d'engagement, remonte toute la patinoire, élimine quatre Biennois et loge le puck sous la barre du but gardé par son compatriote Harri Säteri. Ça ne pouvait pas mieux débuter pour Genève-Servette (4e 1-0) mais le match est encore long.

Sami Vatanen après son but. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch
Sami Vatanen après son but. — © SALVATORE DI NOLFI / keystone-sda.ch

Un avantage à Genève-Servette?

Laurent Favre, notre grand mufti de la rubrique sportive – il tient à préciser qu'il tique à l'expression «mufti» –, s'est livré à quelques calculs juste avant le début du match. Il relève que c'est la 42e fois depuis l'instauration des play-off dans le championnat de Suisse de hockey sur glace qu'une série se termine au septième match. Sur 41 précédents, l'équipe visiteuse ne s'est imposée que 8 fois, ce qui semble donner un net avantage à Genève-Servette.

Mais il y a eu sept fois un septième match en finale et là, l'équipe qui jouait à domicile ne l'a emporté que 3 fois. Alors avantage de la glace ou poids de la pression?

Silence contserné au Dipso, à Bienne

Consternation au Dispo, le bar tenu par Beat Cattaruzza, un ancien joueur (lire ci-dessous, 19h59). Bienne est mené 1 à 0.

Quel silence! Les discussions reprennent en français et en allemand, mais on sent les supporters un peu assommés.

Genève n'a pas tardé

Premier but des Servettiens, après quatre minutes.

Beat Cattaruzza, un ancien joueur derrière le bar... avec le maillot des années 1980

A Bienne, les supporters se pressent dans l’un des très nombreux bras qui diffusent le match. A la Place Guisan, tout près de la gare, les terrasses s’emplissent aux couleurs jaunes et rouges. Pas loin du bord du lac, à la frontière entre Bienne et Nidau, un vaste lieu culturel porté aussi sur l’innovation: le Dispo. Sur la façade sont suspendus des drapeaux du club et derrière le bar on trouve le maître des lieux, Beat Cattaruzza.

Beat Cattaruzza, ancien joueur du EHC Biel-Bienne et co-responsable du Dispo, à Bienne, 27 avril 2023. (KEYSTONE/Anthony Anex) — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch
Beat Cattaruzza, ancien joueur du EHC Biel-Bienne et co-responsable du Dispo, à Bienne, 27 avril 2023. (KEYSTONE/Anthony Anex) — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch

C’est l’un des hockeyeurs qui a marqué le HCB. A 17 ans, il a rejoint la première équipe où il a joué durant 13 ans. Il a d’ailleurs vêtu le maillot qu’il portait lors de la saison 83-84. Un peu trop serré, rapiécé de partout. Au dos ce fameux numéro 2 que Beat Cattaruzza a porté durant toute sa carrière. Superstitieux l’homme a suivi ce matin le même planning que lorsqu’il était joueur: «J’ai d’abord mis la chaussure droite, j’ai pris un café au lait, j’ai fait une sieste à midi sur le sofa que je m’étais acheté il y a 37 ans avec mon premier salaire». Il est ensuite allé à la commune de Nidau où il est municipal des finances. Membre des vert’libéraux, il est également député au Grand conseil bernois.

Beat Cattaruzza. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch
Beat Cattaruzza. — © ANTHONY ANEX / keystone-sda.ch

Superstitieux jusqu’au bout des ongles, il porte exactement les mêmes habits que mardi lors de la victoire du HCB:

Je sens mauvais, mais c’est pour la bonne cause

,éclate-t-il de rire. Et dans le Dispo, adepte de l’économie circulaire, il a disposé les anciens sièges orange du Stade de Glace, désormais détruit. Beat Cattaruzza n’en revient pas de l’engouement qui entoure cette finale: «Je suis sans cesse interpellé dans la rue, on me demande mon avis.»

Son avis? «C’est une finale extraordinaire. Toute la Suisse va regarder. C’est super d’avoir deux équipes romandes en finale qui ont toutes deux une longue histoire.» Pendant qu’il parle des dizaines de personnes viennent le saluer. Le Dispo se remplit et la tension augmente.

La quête du billet

Emilie et Ava, jeunes étudiantes, cherchent désespérément le sésame d’entrée. Elles avaient pourtant tenté de l’obtenir mercredi matin mais ont dû se résigner au bout... de 90 secondes. C’est le temps qu’il aura fallu pour écouler la totalité des tickets (lire plus bas).

A Genève, 27 avril 2023. — © MAT
A Genève, 27 avril 2023. — © MAT

En vidéo.. et en chantant: un Cé qu'è lainô.

Les fans seelandais arrivent

Les bus se suivent devant la patinoire des Vernets.

Vers les Vernets, 27 avril 2023.
Vers les Vernets, 27 avril 2023.

La fan zone genevoise se remplit

La patinoire étant pline (lire plus bas, 17h48), la ville de Genève a monté une fan zone en une vitesse record.

Les premiers supporters ont commencé à se rassembler à partir de 18h sur le parking de la patinoire des Vernets, transformé en fans’zone. La température et l’ambiance estivales tranchent avec la panoplie traditionnelle des fans de hockey: pulls, doudounes, écharpes de laine.

Fan zone de Genève, 27 avril 2023. — © LF
Fan zone de Genève, 27 avril 2023. — © LF

En attendant le grand début, des images de mardi

Mardi soir, durant l’acte VI, notre photographe Eddy Mottaz s’est baladé aux Vernets. La patinoire accueillait le match, de Bienne, sur grand écran.

Retrouvez notre galerie photos au milieu des fans.

Retenons cette image à la fin, à l’heure du terrible 4-2 alors que les Servettiens étaient bien partis:

Genève, patinoire des Vernets, 25 avril 2023. — © Eddy Mottaz pour Le Temps.
Genève, patinoire des Vernets, 25 avril 2023. — © Eddy Mottaz pour Le Temps.

«Au moins, on aura une belle finale à Genève», se consolaient certains...

A Bienne, une mairie aux couleurs

Notre rédacteur en chef adjoint Vincent Bourquin (qui, entre nous, penche très légèrement en faveur des Biennois) va passer la soirée dans la cité. A l’arrivée, premier clin d’œil: la mairie elle-même arbore les couleurs du club.

Mairie de Bienne, 27 avril 2023. — © VB
Mairie de Bienne, 27 avril 2023. — © VB

A regarder dans le rétroviseur, Servette n’est pas favorite… mais les parieurs l’aiment bien

Les experts font remarquer que durant de telles finales, les visiteurs ont été plus souvent vainqueurs: dans sept cas sur dix, c’est le club invité lors du match crucial qui l’a emporté.

S’agissant des parieurs, le pronostic est bien plus favorable aux Genevois. Blick relève que chez les bookmakers, «la cote moyenne des Aigles est à 1.57, ce qui veut dire que la formation de Jan Cadieux a statistiquement 63.64% de probabilité de s’imposer».

Une patinoire des Vernets pleine comme un œuf

Mercredi, les billets de la rencontre de ce soir se sont vendus en… une minute et trente secondes. La patinoire affichera complet.

Avec la mascotte Calvin aux Vernets, lors du match de mardi soir, quand les fans regardaient le match sur écran. — © MARTIAL TREZZINI / KEYSTONE
Avec la mascotte Calvin aux Vernets, lors du match de mardi soir, quand les fans regardaient le match sur écran. — © MARTIAL TREZZINI / KEYSTONE

«Les précieux sésames sont partis comme des petits pains et cela a engendré énormément de déception. Nombreux sont les supporters à ne pas avoir réussi à se procurer l’entrée pour le match le plus attendu de la saison», même si les achats étaient limités à quatre billets par personne, écrivait Le Matin.

Le hockey dans presque tous les esprits

Erich Fehr, le maire de Bienne l’assure: dans sa ville,

tout le monde parle de hockey

Il détaille: «J’étais l’autre jour à l’arrêt de bus: tout autour de moi, les gens parlaient des play-off. Il y a aussi plein de drapeaux. A Genève, il y a un noyau dur qui s’intéresse au hockey mais quand vous quittez les Vernets, ça s’estompe rapidement.»

Lire notre entretien.

Gardien historique, défenseur de la cage seelandaise durant les trois années où le club a gagné la finale (1978, 1981 et 1983), Olivier Anken est plus enthousiaste à propos des Genevois: à ses yeux, il y a un point comparable entre aujourd’hui et la fin des années 1980, c’est l’engouement populaire. «Toute la ville vit au rythme du HC Bienne, mais à Genève, il y a aussi un fort engouement chez les passionnés de hockey.»

Notre point avec lui ce jeudi après-midi.