Défaite
En quarts de finale, l’équipe de Patrick Fischer s’est inclinée aux tirs au but contre l’Allemagne, qui était encore menée à 43 secondes de la fin du temps réglementaire. Cruel, et tellement dommage

Le Mondial de hockey sur glace est terminé pour l’équipe de Suisse. Jeudi après-midi, en quarts de finale, elle s’est inclinée contre l’Allemagne au bout du suspense d’une séance de tirs au but conclue par Marcel Noebbels sur une superbe feinte qui a laissé le gardien Leonardo Genoni pantois. Côté helvétique, seul Timo Meier a réussi son affaire. Enzo Corvi, Sven Andrighetto, Andres Ambühl et Grégory Hofmann ont raté ou leur approche, ou leur décalage, ou leur lancer.
Avant cela, le temps réglementaire s’était terminé sur le score de 2-2, et la prolongation, à trois contre trois, n’avait rien donné. Après une petite journée de repos, les Allemands défieront ce samedi les Etats-Unis, faciles vainqueurs de la Slovaquie (6-1), pour une place en finale.
A 43 secondes du but
La désillusion est terrible pour l’équipe de Suisse, dont les membres doivent avoir la sensation de voir, impuissants, l’histoire se répéter à leurs dépens. L’affiche avait en soi de quoi réveiller de mauvais souvenirs. En 2010, la Nati avait, au même stade de la compétition, subi la loi de l’Allemagne, pour ce qui était avant cette année sa seule incursion dans le dernier carré. En 2018, c’est ce même grand voisin qui avait mis fin au rêve olympique suisse, au bout d’un barrage, dans le cadre des Jeux de Pyeongchang.
Et puis comment ne pas repenser à l’élimination subie au Mondial 2019 en prolongation contre le Canada, qui n’avait égalisé qu’à 5 dixièmes de seconde de la dernière sirène? Cette fois-ci, les hommes de Patrick Fischer menaient 2-1 à 43 secondes de la fin du temps réglementaire, quand Leon Gawanke est parvenu à conclure une action disputée en supériorité numérique, le gardien allemand ayant cédé sa place à un sixième joueur…
Se souvenir de ce précédent: La Suisse à 5 dixièmes du dernier carré
L’histoire se répète aussi sur le plan des résultats. Certes: la Suisse est un vrai pays de hockey sur glace. Son championnat est reconnu comme l’un des meilleurs du monde derrière la NHL nord-américaine et la KHL est-européenne. Ses clubs ont des moyens financiers importants. Ses joueurs, du talent. Et les amateurs, en conséquence, ont certaines attentes vis-à-vis de l’équipe nationale. Mais en réalité, il n’est pas si fréquent qu’elle se distingue au Championnat du monde, une compétition disputée chaque année (sauf en 2020 pour les raisons que l’on sait).
Goût d’inachevé
Au-delà des années 1950, quand elle était pour ainsi dire abonnée à la médaille de bronze, la Nati n’a atteint le dernier carré qu’à quatre reprises. Elle a terminé quatrième en 1992 puis en 1998, puis, plus récemment, s’est parée d’argent en 2013 puis en 2018. Le reste du temps? Les mauvaises années, elle manque les quarts de finale. Les bonnes, elle s’y qualifie et s’y incline souvent pour un rien, toujours sans démériter.
Mais au vu du jeu présenté depuis le début de la compétition, des stars réunies sur la glace et des attentes avouées sans broncher par les joueurs eux-mêmes, personne ne saura se satisfaire de l’élimination enregistrée ce jeudi. Le goût d’inachevé persistera longtemps.