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Les interrogations autour du Servette FC bientôt levées

L'Assemblée générale extraordinaire du club est agendée ce mardi.

Depuis plusieurs semaines, la répartition du capital-actions du Servette FC alimente un long feuilleton au bout du lac Léman. Le 8 août dernier, on croit celui-ci achevé. Canal Plus, qui doit diminuer sa participation et lâcher la présidence du club pour être en accord avec les règlements de l'UEFA (Union européenne de football), trouve des partenaires. Désormais, la chaîne de télévision possède 44% du capital-actions, la société de gestion de fortune Golden Lion – dont Didier Piguet est l'administrateur – détient 36% et Jelmoli 15%. Depuis la signature de cette convention, les rebondissements se multiplient.

Affaire Siviski

D'abord, des révélations sur la vie privée de Didier Piguet (lire nos éditions du 24 août) ne plaisent pas aux autres actionnaires. Une réunion de crise est convoquée lundi dernier. Rien ne filtre. Didier Piguet se retirera-t-il? Par qui sera-t-il remplacé? Canal Plus se désengagera-t-il encore davantage? Dans son édition du 31 août, la Tribune de Genève révèle une nouvelle épine pour le Servette FC. Les avocats de l'ancien joueur grenat Dario Siviski ont écrit, mardi dernier, à l'Office des poursuites et faillites Rive droite afin que ce dernier constate la nullité de tous les actes pris par Servette SA depuis le 9 mai 2001.

Petit rappel historique pour mieux comprendre ce problème. En 1992, le club «grenat» rompt le contrat de travail de l'Argentin Dario Siviski. Celui-ci réclame des indemnités au Tribunal genevois des prud'hommes. A la suite d'une longue procédure, il obtient gain de cause et le club doit lui verser une indemnité fixée à 374 922,95 francs. Mais cette affaire remonte à une époque où le Servette est une association sans but lucratif. Or, depuis janvier 1997 et l'arrivée de Canal Plus, un changement structurel de taille est intervenu dans le club: l'Association gère désormais la section amateurs et détient la licence de jeu, alors que la SA s'occupe de la partie professionnelle. La seule richesse de l'Association est constituée par ses actions au sein de Servette SA. Mais, depuis la nouvelle répartition du capital-actions (8 août), l'Association ne détient plus que 2% du capital-actions (au lieu de 19%), d'où la colère des défenseurs de Siviski.

Le président de la SA, Christian Hervé, reste serein: «Servette est totalement dans son droit. Nous avons opéré une restructuration du capital-actions à la demande de notre réviseur. Cette opération a permis d'assainir la situation du club, dans l'intérêt de tous, y compris des créanciers.» En d'autres termes, mieux vaut posséder 2% d'une société saine que 19% d'une société en faillite. Ce mardi 4 septembre, à l'occasion de l'assemblée générale extraordinaire du club, beaucoup d'interrogations devraient enfin être levées.