Si la confirmation du CIO parait acquise lors de sa prochaine réunion à Lima, au Pérou, du 13 au 17 septembre, le soutien français unanime vanté sur les bords du Léman par le président Emmanuel Macron – qui s'est entretenu avec Thomas Bach, patron du CIO – parait moins acquis.
Un budget irréaliste?
Le budget annoncé de 6,5 milliards d'euros, qui repose sur l'utilisation à 95% de structures sportives existantes, est en effet jugé irréaliste par les opposants à cette candidature, qui citent les 14 milliards d'euros dépensés par Londres en 2012... au lieu des cinq milliards annoncés lors de l'attribution des Jeux à la capitale britannique en 2005, à l'issue d'un match qui l'opposait, justement, à Paris.
Un comité «Non aux J.O 2024» s'est crée et entend multiplier les actions dans les prochaines années, en particulier avant les élections municipales de mars 2019 lors desquelles l'actuelle maire de la capitale Anne Hidalgo (PS), fervent soutien des Jeux, devrait se représenter.
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Confirmer la solidité financière de l'entreprise
Toute la stratégie du comité d'organisation français, présidé par le triple champion olympique de Canoë Kayak Tony Estanguet, va dès lors consister dans les prochaines semaines à «bétonner» la crédibilité budgétaire du projet, dont les retombées financières, notamment touristiques, sont estimées à 11 milliards d'euros.
«On voit mal comment notre budget pourrait dérailler et nous échapper. Toutes les infrastructures indispensables sont en place» a rappelé d'emblée mardi matin Tony Estanguet, convaincu que Paris est maintenant en passe d'emporter la mise. Les deux investissements olympiques les plus importants seront le village des athlètes – par la suite reconvertis en logements sociaux –, dont la construction est estimée à deux milliards d'euros, et le site aquatique, pour un milliard d'euros. Tous deux seront construits en Seine-Saint-Denis, département de la banlieue nord de Paris réputé pour ses difficultés sociales.
Los Angeles aura davantage d'argent du CIO
La France n'a organisé, depuis 2024, que deux Jeux Olympiques d'Hiver, à Grenoble en 1968 puis à Albertville en 1992. Le coût total de ces derniers avait approché les deux milliards d'euros. L'Etat français avait pris en charge 75% des investissements. Dans le cas de Paris, l'Etat français a promis de contribuer au dossier à hauteur d'un milliard d'euros. Le CIO devrait fournir 1,5 milliards de dollars. En acceptant la fenêtre de 2028, Los Angeles a négocié une hausse de la contribution du Comité, qui pourrait grimper jusqu'à deux milliards de dollars.