Assis sur ses talons, mains sur les cuisses, le visage tordu de douleur et soulagement mêlés, Joel Wicki peine à reprendre son souffle, se laisse rouler au sol, bras en croix, se redresse, retombe de l’autre côté, tend une main fraternelle vers le flanc encore palpitant de la bête qui halète à côté de lui. On dirait qu’il vient de sortir vivant d’un corps à corps avec un ours. C’est presque ça. Un Bernois barbu de 120 kg, Matthias Aeschbacher, a bien failli l’empêcher de devenir roi de la Fête fédérale de lutte suisse.