Hier, papa Wie a pris des allures de ressort. Michelle Wie a joué 7 birdies pour un seul bogey. Partie à +1, elle termine à – 3 et se redonne une chance de terminer aujourd'hui la compétition proche de la vainqueur. «J'ai bien commencé la journée avant de faire des erreurs, puis de bien jouer à nouveau pour refaire quelques coups moyens. C'est comme si j'avais vécu les quatre saisons en un parcours», analysera l'Hawaïenne.
Si les rumeurs disent vrai, l'amateur la plus médiatisée de l'histoire demandera à passer professionnelle cet automne, lorsqu'elle aura 16 ans (18 ans est la limite d'âge fixée dans le règlement de la Ladies Professional Golfers Association). La spectaculaire devra alors acquérir une vertu dont elle manque cruellement pour l'heure: la régularité.
Sur ce point, l'adolescente a des leçons à prendre auprès de Paula Creamer, de quatre ans son aînée. La Californienne avait hier pour partenaire Christina Kim, 21 ans, et, à deux coups, Annika Sörenstam, la numéro un mondiale incontestée. Beaucoup auraient parié sur un effondrement des deux jeunettes. Ils n'auraient eu qu'à moitié raison. Si Kim a perdu trois coups, Paula Creamer, elle, a aligné un troisième parcours de très haut niveau: sept birdies pour un seul bogey.
Ces noms d'oiseau ne disent pas tout. Sur les greens d'Evian, la Californienne a fait mieux que de marcher dans les pas de la reine Sörenstam. Lorsque la Suédoise tremblotait au putting, la «panthère rose», dont l'obsession pour cette couleur était exprimée hier par la seule casquette, rentrait ses putts avec l'autorité d'une routinière. Elle vit pourtant sa première année de professionnelle. Dans le cercle du green, le golf est également un jeu d'intimidation.
A – 14, Paula Creamer s'est donné beaucoup d'air par rapport à ses concurrentes. La plus proche lui rend désormais sept coups. Il ne s'agit pas de Sörenstam, qui a connu une troisième journée aussi moyenne que la première (par) et qui se retrouve quatrième (–6). Aujourd'hui, Paula Creamer partira en compagnie de la vétéran Laura Davies et de la Française de Crans-Montana, Karine Icher (les deux à – 7). Porte-bonheur oblige, la panthère jouera en rose. Son caddie aussi, a-t-elle prévenu.