Parmi les principaux ingrédients du «cadeau» helvétique – dont aucune composante n'échappe aux bases légales de ce pays –, on notera quelques points saillants. «Lors de l'engagement de dirigeants ou de spécialistes hautement qualifiés, le canton de Vaud renonce à demander aux FSI la justification de recherches sur le marché de l'emploi d'un travailleur indigène.» On parle là de permis de séjour et de travail. Ou encore: «Les FSI ne sont pas soumises au régime de l'autorisation lorsqu'elles acquièrent un immeuble ou un terrain à bâtir, pour les besoins de leurs bureaux.» A cela s'ajoutent la délivrance de visas longue durée pour les membres desdites FSI, plus, côté fiscal, l'exonération confirmée des impôts directs (fédéral, cantonal et communal), ainsi que la simplification du décompte TVA, annuel au lieu de trimestriel. En revanche, pas trace de statut «quasi diplomatique», contrairement à ce qu'offraient l'Autriche et le Canada en vue de s'adjuger le siège permanent de l'Agence mondiale antidopage, Montréal ayant décroché la timbale à l'arraché.
«Au moins, les conditions-cadres en faveur de l'accueil des fédérations sportives sont désormais limpides et identiques pour toutes», commente l'avocat neuchâtelois Denis Oswald, président de l'Association des fédérations olympiques de sports d'été. «On évitera à l'avenir les supposés passe-droits et les bruits de couloir.» Cheville ouvrière centrale des pourparlers, le conseiller d'Etat vaudois Claude Ruey ne cache pas que «l'intérêt touristique et économique de la région était en jeu», et que «l'accord intervenu entre les trois niveaux de pouvoir servira de catalyseur». A ce stade, il n'est pas inutile de rappeler que les activités du CIO et des FSI rapportent plus de 100 millions de francs par an à leur port d'attache.
Autre pierre importante apportée à l'édifice, la future Maison du sport, censée abriter les nouvelles instances qui désirent s'établir à Lausanne, verra le jour en automne 2004, en un lieu (l'avenue de Rhodanie) proche du CIO. Parmi les 56 projets architecturaux déposés dans les délais du concours, c'est celui des Bernois Matti-Ragaz-Hitz qui a reçu l'aval du comité de sélection. Il se compose d'une structure d'accueil commune, et de quatre bâtiments à l'intérieur modulable en fonction des desiderata des futurs utilisateurs. La société anonyme qui chapeaute l'ensemble va maintenant mandater les concepteurs, puis soumettre l'objet à l'enquête publique (été 2002), délivrer le permis de construire d'ici à la fin de l'année et entamer les travaux début 2003.
Sans vouloir préjuger de la qualité du plan d'aménagement retenu, on osera penser que le slogan choisi par le bureau bernois – «Liberté et discipline» – a dû plaire aux décideurs vaudois en leur rappelant vaguement quelque chose…