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L'équipe de Suisse à une victoire du bonheur

George Bastl s'est imposé avec autorité (6-4, 7-6, 6-2), alors que Roger Federer a souffert face à Vladimir Voltchkov (4-6, 7-5, 7-6, 4-6, 6-2)

Avant d'ouvrir les feux du match de barrage Suisse-Biélorussie hier face à Max Mirnyi, George Bastl n'avait jamais encore remporté de rencontre de Coupe Davis ayant un enjeu véritable. Pour sa première apparition dans cette épreuve, il avait été battu par Alex Corretja en 1998 alors que l'Espagne avait déjà assuré sa place en demi-finale. L'an dernier, il avait certes gagné face à Christophe van Garsse, mais ce match n'avait aucune importance non plus puisque la Belgique avait déjà obtenu les 3 victoires synonymes de qualification pour la suite de la compétition.

Vrais débuts

Ses vrais débuts, le Vaudois les a effectués au mois de février dernier face à l'Australie à Zurich. Vu la qualité de l'opposition, il n'avait pas démérité. Il n'était cependant pas parvenu à apporter un point à son équipe et s'était incliné en quatre sets face à Lleyton Hewitt et en cinq contre Mark Philippoussis. C'est dire que Bastl n'abordait pas son match contre Mirnyi dans les meilleures conditions, et ce d'autant plus qu'il avait perdu jusque-là face à ce même adversaire ses deux confrontations directes qui avaient eu pour cadre des tournois challengers.

Comme on pouvait le craindre, le Villardou n'a pas eu la partie facile. Dans un premier set très serré, il a fallu un petit coup de pouce de la chance sous la forme d'une balle de set au septième jeu pour que le Suisse inquiète enfin le Biélorusse sur son service. Il a d'emblée profité de cette unique occasion pour faire le break et enlevé dans la foulée cette première manche. Dans la seconde, il a à nouveau eu une possibilité de saisir l'engagement de son rival, mais s'est montré moins opportuniste en la circonstance. Heureusement pour le numéro deux helvétique, Mirnyi n'a pas été plus efficace que lui au douzième jeu sur la seule balle de break qu'il s'est procurée de toute la partie, qui était également une balle de set. Bastl l'a sauvée avec autorité et s'est adjugé le tie-break qui a suivi en s'appuyant sur des retours et des services excellents.

Deux manches à zéro

Menant deux manches à zéro, George Bastl a senti que la rencontre ne pouvait lui échapper. Il a réalisé un troisième set de toute beauté, au cours duquel il n'a notamment concédé que deux points sur ses mises en jeu. A l'issue de la rencontre, gagnée 6-4, 7-6 et 6-2, le Vaudois ne pouvait qu'être satisfait de sa prestation: «Remporter en Suisse mon premier match de Coupe Davis qui compte vraiment, cela fait plaisir. Il n'y avait pas énormément de monde, mais les gens m'ont beaucoup encouragé et cela m'a aidé. Si je dois disputer une cinquième rencontre décisive dimanche, je serai prêt.»

Plus jeune de six ans, Roger Federer a pourtant davantage d'expérience que George Bastl en Coupe Davis, épreuve dans laquelle il avait fait des débuts impressionnants en avril 1999 contre l'Italie. Malgré cela, le Bâlois a éprouvé plus de peine que son camarade d'équipe dans son match. Alexander Voltchkov, le surprenant demi-finaliste de Wimbledon, en a profité pour s'adjuger la première manche face à un Federer trop passif sur une surface aussi rapide. Le leader de la formation helvétique a fini par s'en sortir en cinq manches (4-6, 7-5, 7-6, 4-6, 6-2), mais il a dû avant cela sauver deux balles de break très importantes au deuxième set. Engagé en double au côté de son compère Manta, Roger Federer aura intérêt, pour préserver le plus vite possible la place de la Suisse dans le groupe mondial, à se montrer plus attentif s'il veut éviter toute mauvaise surprise face à ces bons spécialistes de la discipline que sont Mirnyi et Voltchkov.