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Madrid, la perdante annoncée

Vendredi prochain à Copenhague, la session plénière du Comité international olympique élira la ville qui succédera à Londres 2012. Autant dire que, malgré son dossier excellemment noté, la capitale espagnole ne possède aucune chance de prendre la relève d’une autre cité européenne

Ah, Madrid! La belle, la sublime Castillane, avec ses footballeurs galactiques, ses «Jeux à touche humaine», son concept excellemment noté par la CEV. Madrid qui, déjà battue pour l’édition 2012 (3e derrière Londres et Paris), va pourtant perdre une fois encore, malgré le soutien omniprésent de Son Excellence Juan Antonio Samaranch. Les projections lui donnent 17 à 19 voix. Pas de quoi franchir le premier tour de scrutin ni se mêler à la lutte avec la triplette américano-asiatique.

Comment imaginer, en effet, que le plénum des olympiens distribue les Jeux deux fois de suite à l’Europe (sauf si la majorité des votants se trompe de bouton électronique)? Depuis la Seconde Guerre mondiale, pareil scénario ne s’est produit qu’une fois, à savoir Londres 1948 suivie d’Helsinki 1952. Dans des circonstances très spéciales, puisque les années d’après-guerre conduisirent le CIO non pas à choisir entre moult prétendantes, mais à mendier auprès de qui voudrait bien accueillir ses Jeux.

Dans son rapport, la CEV note, au-dessus de la moyenne, le reclassement du village des athlètes en logements sociaux; la compacité du projet; les 23 sites déjà existants sur les 33 nécessaires; l’engagement financier des trois échelons gouvernementaux (national, régional, municipal).

Louanges certes contrebalancées par une structure administrative opaque, l’absence d’une législation antidopage respectant le Code mondial de l’AMA, ou encore des documents fournis «de qualité variable».

Qu’importe, tout cela ne servira à rien. Sinon à s’entraîner pour 2020. Cote du Temps: 50 contre 1.

L’avis de Jean-Loup Chappelet: «C’est triste pour Madrid. Sa candidature est encore meilleure que celle de 2012, elle apparaît cependant moins attrayante. Elle a d’ailleurs reçu des critiques de la CEV qui n’étaient pas apparues alors. Que dire d’autre? Au niveau politique, la base pro-madrilène au sein du CIO – le vote hispanique – est plus faible qu’il y a quatre ans. De toute manière, après Londres, Madrid n’a aucune chance. Les Espagnols auraient dû passer le tour.» Cote de l’expert: 10 contre 1.