Joël Olivier, coach du groupe France sur ce tour, propose une explication à ce manque d'engouement: «la société actuelle offre beaucoup de confort. Il n'existe plus de stress pour survivre. Or, l'homme a besoin de montées d'adrénaline. Il les recherche donc à travers les sports dits extrêmes, qui procurent une satisfaction rapide au terme d'un effort bref. Tout le contraire de la marche.»
La marche accélérée
Celle-ci espère donc profiter de l'essor du walking. En d'autres termes, de la marche accélérée. Cette discipline existe depuis trois ans en Suisse romande, et connaît un réel succès aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et dans une moindre mesure en France. Les clubs, qui proposent des sortes de parcours Vita, se multiplient. Plusieurs personnes âgées, qui ne courent plus que difficilement, ont déjà adopté cette pratique. D'autres, plus jeunes, suivent le mouvement. «Lorsqu'on court mal, explique André Chuard, on endommage sa santé. Le walking évite ce risque, tout en permettant la poursuite d'une pratique sportive. La marche athlétique récupère par ce biais des sportifs.» Autre atout, l'absence de compétition. «Cela correspond bien à la mentalité actuelle, qui rejette l'idée de compétition. La tendance est aujourd'hui au dépassement de soi-même, remarque Joël Olivier. Cette idée est néanmoins un leurre: dans les grandes randonnées de walking aux Etats-Unis, qui réunissent parfois entre 5 et 10 000 marcheurs, la plupart tentent de finir en tête. La découverte de ses capacités physiques provoque des besoins, comme celui d'approcher ses limites et de s'étalonner avec d'autres concurrents.»
Et pratiquée à un haut niveau, la marche permet effectivement d'impressionnantes performances. Le Biélorusse Victor Ginko, recordman du monde sur 100 kilomètres, a remporté le prologue de 20 kilomètres, vendredi à Genève, en 1 heure et 23 minutes. Une moyenne de 14,46 km/h, étonnamment proche de celle réalisée par le recordman du monde du 20 000 mètres en course à pied, qui est de 21,05 km/h.