Michel Platini a-t-il sauvé sa peau?
Avant de déchanter sur le coup de 20h, la presse française a crié victoire dimanche matin à la lecture du Journal du Dimanche (JDD). Et toute la journée, les témoignages se sont succédé pour confirmer la bonne nouvelle. En tête du cortège, Jacques Vendroux, chef des sports de Radio-France, neveu de «Tante Yvonne» de Gaulle et ami personnel de Platini. Selon le JDD, les avocats du Lorrain ont trouvé une note préparatoire d’une réunion du comité exécutif de l’UEFA datant de 1998 dans laquelle il est fait état d’un travail de Michel Platini pour la FIFA payé un million de francs par an pour des conseils techniques. Cette petite phrase perdue au milieu d’un rapport de 24 pages aurait quatre conséquences: 1/le travail de Michel Platini pour la FIFA n’était pas occulte, 2/trois membres du comité exécutif de l’UEFA siégeant également au comité exécutif de la FIFA, celle-ci ne peut pas dire qu’elle n’était pas au courant, 3/l’accusation du comité d’éthique de la FIFA tombe, 4/et donc la route de la présidence s’ouvre à nouveau. La réalité sera bien sûr beaucoup moins simple, ne serait-ce que parce que les diverses commissions de la FIFA ont le pouvoir (de nuisance) de faire traîner les choses encore un bout. Michel Platini espère davantage du Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, qui doit se pencher sur son cas cette semaine. Sans attendre, les Français ont poussé un gros ouf de soulagement dimanche. Et sont allés voter l’esprit léger.
La dégringolade après l’Escalade?
Vous en étiez, des 37 000 coureurs de l’Escalade samedi à Genève? Si oui, félicitations, mais le plus dur commence. Sortir, braver le froid pour préparer cette grande épreuve populaire, c’était somme toute assez facile. Poursuivre son sacerdoce matinal, enfilez à tâtons ses baskets, ses gants et son bonnet avant de partir courir dans le petit matin blême, voilà un tout autre défi. Il faudra trouver une autre source de motivation pour maintenir le même niveau d’implication durant tout l’hiver. Bien sûr, il y aura le 1er janvier 2016 et ses bonnes résolutions de début d’année. Mais pourquoi attendre d’avoir pris trois kilos durant les Fêtes pour se remettre au sport? N’arrêtez pas, ce sera plus facile. Et chaque soir, répétez tel un mantra ce vers de Victor Hugo: «Demain dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne. Je partirai.»
La Coupe du monde de ski peut-elle échapper aux Américaines?
Le mois dernier, à l’ouverture de la saison 2015/2016 de ski alpin, la compétition s’annonçait très ouverte chez les dames. La Slovène Tina Maze était en congé sabbatique, l’Autrichienne Anna Fenninger venait de se blesser gravement et l’Américaine Lindsey Vonn paraissait sur le déclin. Lara Gut pouvait légitimement profiler son joli minois pour le gros globe de cristal du classement général de la Coupe du monde. Au sortir de la tournée américaine, la perspective est un peu différente et la lutte à quatre ou cinq risque fort de se limiter à un duel entre deux Américaines. Lindsey Vonn n’est finalement pas si vieille que ça et Mikaela Shiffrin éclate de santé. La spécialiste de vitesse vient de remporter trois épreuves consécutives (portant son total à 70 succès en Coupe du monde), succédant aux deux victoires «et demie» de la spécialiste des épreuves techniques (Shiffrin fonçait vers la victoire à Aspen lorsqu’elle commit une faute qui offrit la première place à Lara Gut). Comme si cela ne suffisait pas, Mikaela Shiffrin s’est mise à la descente et n’a pas été ridicule (15e) dimanche à Lake Louise. Alors que le Cirque blanc revient en Europe (géant et slalom ce week-end à Are, en Suède), le match Vonn-Shiffrin est lancé. Avec Lara Gut dans le rôle d’arbitre. La Tessinoise occupe le 3e rang du général avec 42 points de retard sur Vonn, et 38 sur Shiffrin.
Que fait Chris Froome dans Esquire?
Vous visualisez Chris Froome? Long, maigre, inexpressif, un peu chauve. L’échalas à maillot jaune (il a remporté le Tour de France pour la seconde fois fin juillet) s’étale pourtant dans les pages en papier glacé du magazine Esquire, un mensuel chic de mode et d’art de vivre au masculin. Froome y dévoile les résultats de tests effectués en août. La publication des données physiologiques du coureur de la Sky est censée lever le doute sur les soupçons de dopage qui planent sur ses performances. On y apprend ainsi que sa VO2 max (qui est au coureur cycliste ce que le moteur est à la voiture) est de 88,2 ml/kg et qu’il peut développer une puissance maximale de 525 watts. C’est beaucoup (la VO2 max d’un homme normal varie entre 40 et 50) mais cela n’a rien d’anormal. A ce gros moteur, Froome associe une carrosserie très légère (il a perdu 6 à 7 kilos depuis ses débuts), bien qu’il annonce un taux de graisse étonnamment «haut» (9,8%) compte tenu de sa morphologie. Quelques belles photos et un article superbement écrit devaient emballer l’affaire et boucler le dossier. Seulement, les spécialistes du dopage qui n’écrivent pas dans Esquire restent sur leur faim. Des données sont manquantes, selon eux. Comme son rendement énergétique (rapport puissance produite/oxygène consommé), sa fréquence cardiaque maximale, son profil lactique. Et bien sûr, il manque ces mêmes données pour d’autres périodes de l’année. Bref, une belle opération de com' qui ne fait pas beaucoup avancer le schmilblick.
Quel groupe idéal pour la Suisse à l’Euro?
C’est samedi 12 décembre à Paris que l’équipe de Suisse de football connaîtra ses adversaires du premier tour à l’Euro 2016, qui doit se dérouler en juin prochain en France. Pour sa quatrième participation à cette phase finale (après 1996, 2004 et 2008), la Nati tentera de gagner pour la première fois un match à enjeu (la victoire sur le Portugal en 2008 comptait pour beurre) et surtout de passer enfin le premier tour. Avec la nouvelle formule de la compétition (24 pays au premier tour, 16 rescapés en 8e de finale), ce devrait être largement jouable. Reste que le tirage peut faciliter ou compliquer la tâche des 23 joueurs qui seront sélectionnés par Vladimir Petkovic. La Suisse est placée dans le chapeau 2 (comme l’Italie, la Russie, l’Autriche, la Croatie, l’Ukraine), ce qui signifie qu’elle devra affronter une équipe théoriquement plus forte et deux autres supposées plus faibles qu’elle. Le groupe le plus abordable pourrait nous proposer le Portugal, la Hongrie et l’Irlande du Nord. Plus compliqué en revanche, un tirage avec l’Allemagne, la Pologne et l’Irlande. Retrouver nos voisins français, la Suède de Zlatan et les Suisses de l’Albanie ne manquerait pas de saveur. Le même groupe qu'à l’Euro 2008 (Portugal, République tchèque, Turquie) serait nettement moins emballant mais possible. En revanche, les nostalgiques de Jean-Jacques Tillmann n’auront pas droit à trois adversaires britanniques: l’Angleterre est tête de série alors que le pays de Galles et les deux Irlande sont dans le quatrième chapeau.