Olivier Gillet, l’art et la vitesse
Il fut champion de Suisse des rallyes. Dans son garage, il offre désormais une seconde jeunesse à de vénérables voitures de collection
C’est une Studebaker Commander V8 rutilante, rouge carmin, phares ronds et ailerons. Un requin, dirait-on. «Vous soulevez le capot du moteur et ça sent bon l’huile de ricin», dit son propriétaire. Nous ne sommes pas en 1955 à Los Angeles et le ténébreux James Dean n’est pas au volant. Nous sommes en 2023 à Vuiteboeuf dans le Jura-Nord vaudois et Olivier Gillet pose devant son garage.
Il a déniché ce coupé deux portes de 1951 à Winterthour. Un coup de chance. Il y allait pour une autre voiture de collection. Est tombé sur cette belle américaine mise en vente. N’a pas hésité. L’a posée sur le plateau et l’a tractée jusqu’en pays vaudois. Il l’a restaurée, l’a dotée d’un nouveau radiateur et a remplacé moult pièces du moteur qu’il a fait venir des Etats-Unis. Avec Valérie, sa compagne qui est enseignante, il a sillonné, pas peu fier, les routes romandes. Aujourd’hui, il la vend. Sans regret. Il aime, certes, les voitures mais pas au point de dormir dedans. Le soir, il rentre chez lui au ralenti dans une voiture très ordinaire. Un tacot, dit-il.