Le Tour de Romandie a vécu vendredi sous le signe de l’Australie. A l’issue du contre-la-montre de 23,4 km à Moudon, Michael Rogers (HTC-Columbia) a pris les commandes du classement général. Tandis que son compatriote Richie Porte (Team Saxo Bank), 25 ans, néo-pro, décrochait avec la manière sa première victoire chez les professionnels, surclassant les favoris. «On est loin de connaître ses capacités: il n’est pas jeune, mais il est jeune sur le vélo», commente Bradley McGee, directeur sportif de l’équipe. Venu du tria­thlon, résidant à Monte-Carlo, le Tasmanien ne s’est lancé dans le cyclisme que depuis quatre ans.

Le Tour de Romandie est désormais entré dans le vif du sujet. Ce samedi, les coureurs franchiront le Pas-de-Morgins et le col du Corbier. Avant l’étape reine autour de Sion, dimanche, hérissée de trois ascensions de première catégorie.

Les nausées de Kreuziger

La victoire finale pourrait se jouer entre Michael Rogers et Alejandro Valverde. Deuxième du contre-la-montre à 26’’, l’Espagnol sera-t-il transcendé sur ce qui pourrait être sa dernière course de la saison? Suspendu en Italie pour son implication dans l’affaire Puerto, le TAS pourrait prolonger ces prochains jours, au niveau international, l’interdiction de courir. Quant à Michael Rogers, il a montré par le passé qu’il est capable de suivre en montagne. Ce fut le cas au Tour de Suisse 2005, où il terminait deuxième de l’épreuve. «J’ai confiance en ma condition», déclare-t-il. «Les deux jours qui viennent seront difficiles, notamment dimanche, où ça va se jouer.» Et de pointer parmi la concurrence Alejandro Valverde et Vladimir Karpets – 2e du Tour de Romandie 2009 –, à 5’’ au général. Cinquième à 9’’, Denis Menchov, vainqueur du Giro 2009, sera aussi un homme à surveiller.

A l’orée des étapes de montagne, le perdant du jour aura été le Tchèque Roman Kreuziger, vainqueur sortant de l’épreuve, qui a concédé sur le chrono près de 1’ 30’’. La faute à une mauvaise journée, comme l’indique Mario Scirea, directeur sportif de l’équipe Liquigas-Doimo. «Il n’a jamais réussi à trouver son rythme. Peut-être a-t-il payé les problèmes d’estomac qui l’ont affecté à Liège-Bastogne-Liège et en début de semaine.» Lundi soir, pris de nausées, Roman Kreuziger nous confiait ne pas savoir avec quelles ambitions aborder la boucle romande.