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Servette FC: l'heure du verdict a sonné

Alors que les dirigeants genevois sont sur le point de s'entendre avec le Français Marc Roger, un projet local se dessine. Décision aujourd'hui.

L'agent de joueurs français Marc Roger tient la corde. Le milliardaire anglais Len Smith n'a pas renoncé. Et un projet genevois, axé sur un concept de formation pour les jeunes, émerge. A la veille de la date butoir – aujourd'hui – fixée par les dirigeants servettiens pour éviter la faillite, la course à la reprise du club «grenat» faisait toujours rage.

Le «pactole» a été promis à celui qui apporterait le premier les garanties financières nécessaires à la survie du club, qui accuse 4,4 millions de francs de dettes et qui a besoin de la même somme environ pour assurer son train de vie jusqu'à la fin de cette saison. Hier soir, les discussions entre l'état-major genevois et Marc Roger paraissaient sur le point d'aboutir: «Les négociations évoluent favorablement, et tout se décidera demain (ndlr: aujourd'hui)», a déclaré le vice-président, Alain Rolland.

«J'ai appris à être prudemment optimiste», a, pour sa part, commenté Christian Lüscher. Le président servettien a assuré que l'équipe serait sur le terrain, ce dimanche à Zurich, quoi qu'il advienne d'ici là. Il n'a pas caché son agacement d'apprendre par les journaux, «à une heure si grave», l'existence d'un projet genevois. Axé autour de Gérard Castella, ancien entraîneur à succès de la maison, et de plusieurs personnalités locales, le concept fait la part belle à la formation et au mouvement junior du club. Mais il a un talon d'Achille, et pas des moindres dans les circonstances actuelles, puisqu'il s'agit du financement.

«L'idée d'une souscription publique est envisageable»

Recoupant les bases d'un concept de formation à l'échelle cantonale qui, dans un tiroir depuis deux ans, n'a pas éveillé le moindre intérêt des dirigeants servettiens jusqu'ici, cette éventuelle solution a le mérite de s'appuyer sur un fondement doté d'une logique sportive. Pascal Chobat, maire de Lancy et membre du Conseil de fondation du Stade de Genève, s'en félicite: «A l'heure où tout le monde parle de sous et oublie la réalité du terrain, ce projet me semble intéressant, dit-il. Il faut en démontrer la qualité afin d'amasser des fonds dans les plus brefs délais. L'idée d'une souscription publique est envisageable, à condition que des investisseurs suivent et qu'un effet boule de neige se produise. Car il ne servirait à rien de maintenir un coma artificiel jusqu'au mois d'avril. Pour ma part, je n'ai pas d'argent et peu de temps, mais je suis prêt à servir de relais, afin de favoriser certains contacts.»

La course est lancée. Et les responsables de ce projet local, qui déclarent suivre quelques pistes dans les milieux économiques genevois, sont à la chasse aux investisseurs. Joint hier soir, Francisco Vinas, qui possède 10% des actions servettiennes et qui a toujours affirmé œuvrer pour les jeunes du club, s'est déclaré prêt à soutenir le projet «à condition d'être séduit».