Adelboden, sauve ski peut
L’hiver est porté disparu dans la station de l’Oberland bernois, qui accueillera néanmoins ses épreuves de Coupe du monde ce week-end, sur une langue de neige serpentant la verte colline. Mais son mythique mur final est en sursis
Le Chuenisbärgli est la première image d’Adelboden qui s’offre au visiteur arrivant en voiture depuis Frutigen. D’habitude, l’abrupte pente se camoufle dans le paysage, verte sur le vert du pâturage en été, blanche sur le blanc du domaine skiable en hiver. En ce moment, on ne voit qu’elle, langue de neige serpentant sur l’herbe étrangement fraîche pour la saison. Ce week-end s’y dérouleront des épreuves de Coupe du monde de ski alpin, un géant samedi puis un slalom dimanche.
Le paysage rappelle douloureusement les montagnes chinoises artificiellement serties d’or blanc pour les Jeux olympiques 2022. Il ressemble surtout à ceux, un peu partout en Europe, qui permettent aux skieurs amateurs de rentabiliser leurs abonnements dans une drôle d’ambiance. Les athlètes qui reviennent de Garmisch-Partenkirchen, où la piste de slalom s’étire entre 950 et 750 mètres d’altitude, en savent quelque chose. Ils ont skié sur du sel, répandu pour durcir tant bien que mal le peu de neige à disposition. «Qu’est-ce qu’on peut dire? Les organisateurs se battent comme des fous pour qu’on ait nos courses, souffle Loïc Meillard. Mais ils ne peuvent pas faire grand-chose par 10 °C…»