Son meilleur moment? «Quand j’ai compris que le résultat n’allait plus changer et que j’ai regardé les membres de ma famille et mes amis. Ils ont été là pour moi dans tellement de moments difficiles. Et là, je pouvais voir dans leurs yeux à quel point ils étaient contents pour moi, émus…»
De mieux en mieux depuis jeudi
Sa préparation en vue du grand événement de l’hiver a été perturbée par une maladie saisonnière. La semaine dernière encore, elle peinait à s’entraîner correctement, jusqu’au super-G de mercredi dont elle a pris le 22e rang. «C’est à partir du deuxième entraînement de la descente, jeudi, que j’ai commencé à retrouver de l’énergie, estime-t-elle. Depuis, ça va de mieux en mieux. J’ai pris conscience que la piste me convenait, et que mon matériel fonctionnait très bien sur cette neige.»
Vendredi, elle prend le sixième rang du dernier entraînement de la descente. Pas de quoi lui faire imaginer ce qui l’attend, loin de là. «Ce matin, je me suis seulement dit qu’il fallait que je profite de cette course, mais je n’aurais jamais pensé pouvoir gagner. En franchissant la ligne d’arrivée, je me suis dit que j’avais fait une bonne performance, que j’avais donné le meilleur de moi-même. Que peu importe le résultat, je n’aurai pas de regrets à avoir.»
Une sœur à l’hôpital
Cette pensée se révèle euphémisme avec la suite des événements. Jasmine Flury ne cesse de sourire. «C’est le plus beau jour de ma carrière, tout simplement, souffle-t-elle. Pour la victoire, pour ce podium que je partage avec Corinne [Suter, troisième], que je connais depuis si longtemps. Nous avons vécu beaucoup de choses toutes les deux, dans le cadre du ski comme en dehors. C’est une véritable amie.»
Et ce n’est pas tout. Comme si elle manquait d’émotions fortes à encaisser, Jasmine Flury a appris, une fois sa médaille d’or assurée, que sa sœur était à l’hôpital pour accoucher. «Il faut que je rappelle pour prendre des nouvelles, savoir comment ça se passe», ajoute-t-elle peu avant de prendre congé des journalistes suisses. Sa vie va changer, bien sûr, elle le sait, pour connaître personnellement plusieurs filles qui sont passées par là. Alors, prête? «Comment voulez-vous que je sois prête? Je n’ai aucune idée de ce qu’il va m’arriver exactement… Mais je vais prendre les choses comme elles viennent.»