Ski alpin
Vainqueur du grand globe de cristal de la Coupe du monde l’hiver dernier, le Nidwaldien de 25 ans remporte la première course de la saison, un slalom géant à Sölden (Autriche). Pour la suite du programme, il faudra patienter, les descentes masculines de Zermatt/Cervinia ayant été annulées

Marco Odermatt commence la nouvelle saison de ski alpin comme il avait terminé la dernière: en patron. Vainqueur du grand globe de cristal de la Coupe du monde pour la première fois de sa carrière il y a sept mois, le Nidwaldien de 25 ans a remporté la course inaugurale de l’hiver 2022-2023 ce dimanche à Sölden (Autriche), où il s’était déjà imposé l’an dernier. Il s’agit de la 12e victoire de sa carrière sur le circuit.
Largement en tête après la première manche, il s’est fait peur lors de son second passage mais a su se rattraper de manière à franchir la ligne d’arrivée avec 76 centièmes de seconde d’avance sur le Slovène Zan Kranjec. Le Norvégien Henrik Kristoffersen complète le podium devant deux de ses compatriotes, Lucas Braathen et Rasmus Windingstad. Deuxième meilleur Suisse, Loïc Meillard suit au septième rang.
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Comme prévu, Marco Odermatt sera bien le grand favori à sa propre succession au classement général. Il avait annoncé qu’une place parmi les cinq premiers suffirait à son bonheur pour cette première course, mais on peine à imaginer qui aurait pu le battre dans sa discipline favorite. Alexis Pinturault, vainqueur du grand globe de cristal en 2021 et déterminé à retrouver son meilleur niveau? Seulement vingtième. Aleksander Aamodt Kilde, qui veut s’inviter en géant pour avoir une chance de remporter le général? Eliminé en deuxième manche.
La concurrence a désormais un peu de temps devant elle pour affûter ses arguments avant la suite du programme. Après l’intermède d’un géant parallèle le 13 novembre à Zürs (Autriche), les choses sérieuses commenceront à Lake Louise (Canada) le 26 novembre, faute de pouvoir le faire la semaine prochaine à Zermatt et Cervinia…
Descentes féminines en sursis
Samedi, la Coupe du monde de ski alpin avait en effet connu un double faux départ. Du côté de Sölden, le géant féminin a dû être annulé après une nuit d’intempéries qui avait réduit les efforts de préparation de la piste du glacier de Rettenbach à néant. De la pluie d’abord, de la neige ensuite, rien qui ne puisse être récupéré en quelques heures de travail – aussi acharné soit-il.
Et au pied du Cervin, les experts de la Fédération internationale de ski (FIS) coupaient court au suspense en annulant les descentes masculines de Zermatt/Cervinia, prévues les 29 et 30 octobre. Elles ne seront ni remplacées ni reprogrammées, ce qui signifie qu’il faudra patienter avant de voir Marco Odermatt sur la toute nouvelle Gran Becca.
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Les descentes féminines, qui y sont programmées les 5 et 6 novembre, restent en sursis. L’inspection de la piste se déroulera mardi et, selon les circonstances, les organisateurs pourraient encore bénéficier d’un peu de temps avant une décision définitive. Rien n’invite toutefois à l’optimisme. Si le haut de la piste, qui relie la Suisse et l’Italie, serait prête à accueillir les athlètes, la neige fait défaut au niveau de la zone d’arrivée, au lieu-dit Laghi Cime Bianche. Et là, à 2800 mètres d’altitude, il n’est pas prévu que les températures deviennent négatives ces prochains jours…
Enthousiasme en berne
Avec ses deux week-ends de compétitions, le Matterhorn Cervino Speed Opening devait être la grande nouveauté de l’hiver. Inédit par son caractère transfrontalier, l’événement avait été imaginé pour lancer la saison touristique de la région, et sportive des skieurs spécialistes de vitesse. Jusqu’ici, ceux-ci étaient habitués à attendre la fin de novembre et le début de la «tournée nord-américaine», un mois après les géants de Sölden, pour disputer leurs premières courses.
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Sur le principe, athlètes et dirigeants approuvent l’idée d’allonger leur saison de compétition. Reste à savoir à quel prix. Avant même l’annulation des descentes masculines de Zermatt/Cervinia, plusieurs skieurs ont frontalement critiqué leur tenue, dénonçant un «non-sens écologique», selon les termes du Français Johan Clarey. Samedi après-midi, le directeur du circuit masculin de la Coupe du monde, Markus Waldner, appelait à «respecter Dame Nature» et à revoir le calendrier en vue des prochaines saisons car «ces courses sont programmées trop tôt».
Au Nouvelliste, le patron de l’organisation, Franz Julen, déclarait ce week-end qu’en tant que «montagnards» les promoteurs de l’événement «n’abandonneraient jamais». Mais l’enthousiasme entourant le projet en a déjà pris un sacré coup.