Football
Ancien international suisse, joueur de Sochaux de 2002 à 2007

Le Temps: Comment définir le FC Sochaux?
Johann Lonfat: Ce n’est pas le plus sexy des clubs mais c’est très familial, avec beaucoup de passion et très peu de pression malsaine. Sochaux, pour un joueur, c’est un environnement idéal pour progresser. À l’époque, on jouait le haut de tableau en Ligue 1 et le club attirait pas mal de spectateurs suisses. Aujourd’hui, ils vont sans doute plus volontiers suivre le FC Bâle.
Lire aussi: Le Sochaux chinois s'échoue
– Quels étaient les liens du club avec Peugeot?
– L’aspect ouvrier du club m’a tout de suite marqué. Sochaux, c’est Peugeot. Le stade est d’ailleurs à l’intérieur du site. En août, quand l’usine fermait, les commerces tiraient aussi le rideau. C’était ville-morte. On passait chaque année une à deux journées entières à l’usine, qui comptait encore environ 20 000 employés. On suivait toute la chaîne de production, on mangeait avec les ouvriers. On voyait bien que c’était un travail rude mais on sentait aussi l’attachement de tous à l’équipe. Nous faisions partie de la même famille; c’était le message que l’on nous transmettait et cela correspondait à une réalité.
– Comment avez-vous réagi à l’annonce du rachat par un Chinois?
– Cela m’a fait un choc. J’imagine ce que cela doit représenter pour les ouvriers de l’usine. Quand j’y jouais, la famille Peugeot venait assez régulièrement au match. Ils venaient d’ailleurs dans des voitures aux plaques vaudoises.