Aryna Sabalenka est désormais bonne pour le service
Tennis
Belinda Bencic a été balayée lundi en huitièmes de finale de l’Open d’Australie par la puissance d’Aryna Sabalenka (7-5 6-2). La Biélorusse, connue comme «la joueuse qui ne savait plus servir», a réglé son problème, qu’elle croyait mental et qui était mécanique

Les défaites sont fréquentes en tennis, et mieux vaut apprendre à vite s’en relever. Eliminée en huitièmes de finale de l’Open d’Australie, Belinda Bencic a assez facilement digéré cette déception pour deux raisons. D’abord, la Saint-Galloise a le sentiment de travailler dans la bonne direction avec son nouvel entraîneur, le Russe Dmitry Tursunov. Ensuite, il n’y avait pas grand-chose à faire ce lundi matin à Melbourne face à la puissance de la Biélorusse Aryna Sabalenka.
Bencic est l’une des joueuses les plus fair-play mais la sincérité avec laquelle elle félicita son adversaire lors de la poignée de main signifiait bien cette absence de regret. «C’était comme un combat de boxe entre une poids léger et une poids lourd. J’ai bien débuté mais elle s’est ensuite montrée de plus en plus agressive et je n’ai plus été en mesure de contrer sa force de frappe», raconta la Saint-Galloise, qui mena 4-2 dans la première manche avant de s’incliner 7-5 6-2. Fin de série pour Bencic, après sept victoires consécutives et un titre début janvier à Adelaïde.
Huit doubles fautes par match de moyenne
Aryna Sabalenka, qui affrontera la Croate Donna Vekic en quart de finale, est désormais l’une des favorites du tableau féminin, plus encore après les éliminations d’Iga Swiatek, la numéro un mondiale, dimanche, et de Caroline Garcia, récente vainqueure des Masters, lundi. A 24 ans, la cinquième joueuse mondiale semble mûre pour décrocher un premier titre en Grand Chelem après avoir échoué trois fois en demi-finale.
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Un détail est très révélateur d’un changement chez celle que l’on disait très friable dans les moments décisifs. A 4-2 dans le deuxième set, Sabalenka fut menée 0-30 sur son service, avec le risque réel de relancer Bencic. Trois grosses premières balles et une deuxième à 155 km/h retournèrent la situation en sa faveur. Une nouveauté pour une joueuse réputée pour ses défaillances au service, en dépit de sa grande taille (1,82 m) et de ses larges épaules. Lors de la saison 2022, Aryna Sabalenka a commis un total de 440 doubles fautes, 151 de plus que la deuxième plus mauvaise serveuse, une moyenne de huit doubles fautes par partie (55 matchs disputés, 33 victoires pour 22 défaites).
Les images de sa détresse, l’an dernier au tournoi d’Adelaïde, où elle enchaîna 21 doubles fautes avant de se résoudre, en pleurs, à finir le match en servant à la cuillère, sont désormais bien loin. Elle n’en a commis que quatre contre Belinda Bencic, dont trois en début de match, et ne laissa qu’une balle de break à son adversaire.
Dans le bras, pas dans la tête
L’explication qu’Aryna Sabalenka donna en conférence de presse à ce changement est très intéressante. On la croyait faible mentalement parce qu’elle servait mal; c’est en fait parce qu’elle servait mal qu’elle se fragilisait. «J’ai tout fait pour changer mon service. Tout. Mais j’ai longtemps pensé que c’était un problème mental et je travaillais à trouver un déblocage. La solution est venue quand j’ai compris que c’est mon geste qui était mauvais. Nous avons cherché des solutions différentes avec un biomécanicien, nous avons remodelé mon mouvement de service et à partir de là, j’ai commencé à retrouver mon niveau.»
Avec sa taille et sa puissance, le reste a suivi aisément. «Face à Sabalenka, on ne peut pas chercher à taper encore plus fort qu’elle dans la balle. Il faut trouver d’autres moyens pour la battre», souligne Belinda Bencic. Victorieuse en début d’année à Adelaïde (qui organise deux tournois successifs), la Biélorusse compte désormais huit victoires de rang, toutes obtenues en deux sets. Série en cours.
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