Une terre battue lente et lourde
Ainsi, il usa de l’amorti durant tout le match pour obliger son adversaire à des courses vers l’avant. Ces tentatives furent d’abord infructueuses, Wawrinka empochant assez facilement la première manche (6-2). Mais leurs répétitions sapèrent la résistance physique du Vaudois, qui passe pourtant pour l’un des joueurs les mieux préparés du circuit. Seulement, les meilleurs entraînements ne préparent jamais parfaitement aux matchs. Et d’ailleurs, comment aurait-il pu se préparer à un tel match, sur une terre battue lente, lourde, rendant le rebond bas, les frappes au-dessus de l’épaule rares et les petits coups de raquette assassins? Il y eut en plus une longue interruption à cause de la pluie (à 2-2 dans la troisième manche).
Au retour des joueurs sur le court, Gaston prit le premier jeu de service de Wawrinka et conserva péniblement cet avantage pour conclure le set (6-3). Rien n’était encore joué mais Wawrinka sembla perdre alors ses repères (mais plus vraisemblablement ses jambes) dans une quatrième manche décousue, faite de multiples breaks, où le petit Français s’offrit l’audace de venir deux fois se placer à hauteur de son carré de service en retour sur les deuxièmes balles, et où Wawrinka s’offrit son ultime fulgurance – un retour croisé en revers – sur son ultime balle de set. La cinquième manche était de trop pour lui, qui n’eut même pas la force d’éviter un 6-0.
Après (Gilles) Simon, (Arnaud) Clément, (Pierre-Hugues) Herbert ou (Paul-Henri) Mathieu, la France découvre donc Hugo Gaston, qui rencontrera au prochain tour la tête de série N° 3 et récent vainqueur de l’US Open, l’Autrichien Dominic Thiem, facile vainqueur du Norvégien Ruud (6-4 6-3 6-1).