Moins de cinq ans après la signature d’un partenariat très décrié avec la société Kosmos, à qui elle avait cédé les droits de la Coupe Davis pour vingt-cinq ans et 3 milliards de dollars, la Fédération internationale de tennis (ITF) a décidé d’y mettre fin et de reprendre la main sur l’organisation de son épreuve phare, a-t-elle annoncé dans un communiqué jeudi.

«L’ITF confirme que son partenariat avec Kosmos Tennis pour la Coupe Davis se termine dans sa cinquième année», écrit l’ITF, qui précise qu’elle reprendra l’organisation de la compétition dès l’édition 2023. Une annonce que le président de la Fédération française de tennis, Gilles Moretton, a salué comme «une grande victoire pour le tennis».

Après avoir entériné en août 2018 un changement de formule de la Coupe Davis, l’ITF avait confié l’organisation de l’épreuve (à partir de 2019) au groupe d’investissement Kosmos, présidé par l’ancien footballeur espagnol Gerard Piqué. En 2017, le Catalan avait fondé cette société avec un dirigeant du géant japonais du commerce en ligne Rakuten, rencontré lors d’un dîner organisé pour rapprocher les investisseurs nippons de son club, le FC Barcelone. Son premier coup de maître sera l’acquisition l’année suivante de la Coupe Davis.

Mais loin des vingt-cinq ans et des milliards annoncés, le partenariat entre l’ITF et Kosmos a tourné court avec sa fin annoncée ce jeudi. Une source proche du dossier explique que les deux parties ont échoué à trouver un accord financier.

Retour à l’ancien format?

Avec la reprise en main par l’ITF se pose désormais la question du maintien de la nouvelle formule, décriée dès son lancement et qui peine toujours à convaincre. Souhaitant redynamiser une épreuve plus que centenaire et la rendre plus attractive médiatiquement, Kosmos avait revisité le format, en s’inspirant de la Coupe du monde de football, non sans susciter de nombreuses critiques. Piqué et Kosmos étant accusés de dénaturer la vénérable institution.

Exit les quatre tours s’étalant de février à décembre, les matchs en cinq sets et les duels entre nations, chez l’un des adversaires, dans une ambiance parfois survoltée. A la place, une phase finale sur une semaine et dans une même ville avait été instaurée. Une formule qui a encore évolué depuis avec un premier tour éliminatoire, puis une phase de poules dans quatre villes et enfin la phase finale (quart, demies, finales dans un seul lieu (Malaga).

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Mais loin de relancer l’épreuve, le nouveau format peine à séduire les meilleurs joueurs. Les spectateurs, refroidis par le format et le prix élevé des places, boudent la compétition, à l’image des tribunes clairsemées lors de la phase de groupes l’an passé. Dans son communiqué, l’ITF ne précise pas si la Coupe Davis pourrait retrouver son format initial.

En attendant, l’édition 2023 se déroulera «comme prévu», indique la fédération internationale, qui explique qu’elle organisera «les qualifications et les phases finales de l’édition 2023, avec la phase finale à huit équipes organisée à Malaga, en Espagne, au mois de novembre». L’équipe de Suisse du capitaine Severin Lüthi, qui a battu l’Equateur (3-2) dans une rencontre qualificative en septembre dernier, disputera en mars un barrage pour accéder à la phase de groupes de l’épreuve.