Le court no 14, banlieue de Roland-Garros
Avant que les choses sérieuses ne débutent, le cœur du tournoi bat sur le plus grand des petits courts, où les passionnés désargentés se pressent pour assister au meilleur de ce qu’ils peuvent voir sans accès aux grands courts. Une ambiance unique et éphémère
Les premiers jours de Roland-Garros, les sans-grades volent la vedette aux têtes d’affiche, qui profitent de cette quiétude en sachant que leur tour viendra. C’est vrai pour les joueurs, ça l’est aussi pour les courts. Le Central, travées à moitié vides et panse bien pleine, somnole à l’heure de la sieste ou du pousse-café. Le Lenglen est un enfer, mais seulement à l’extérieur, où les flux de ceux qui veulent sortir du court, de ceux qui poireautent devant les buvettes, de celles qui font la queue devant les toilettes et de ceux qui veulent simplement traverser ce goulet d’étranglement, créent un bouchon digne du périphérique voisin.
Passé cette ceinture, on se retrouve à la pointe ouest du triangle que constitue le site du tournoi. C’est ici, dans la banlieue de Roland-Garros, que se niche le court no 14, la star de ce début de quinzaine. Deux indices attestent qu’on ne s’est pas trompé d’adresse: la ferveur de la foule et les longues files d’attente devant les portes. Lundi, Stan Wawrinka y a bataillé cinq sets pour sortir l’Espagnol Albert Ramos Viñolas, aidé par un public tout acquis à sa cause. «Il y avait énormément d’ambiance, raconta le Vaudois. Les gens étaient tout proches, je pouvais entendre tout ce qu’ils disaient. J’aime bien.»