La patience de Severin Lüthi
Stan Wawrinka ne figurait pourtant pas dans la sélection communiquée début janvier par le capitaine Severin Lüthi. Fin stratège, le Biennois a toujours laissé la porte entrouverte sans se montrer trop insistant. A Bâle, cet automne, Wawrinka avait signifié un regain d’intérêt, qu’il confirma en se montrant impliqué en tant que capitaine, autour de Belinda Bencic et Jil Teichmann lors de la United Cup, une Coupe du monde mixte lancée cette année en Australie. Lüthi ferra son gros poisson après l’élimination - à la fois décevante et encourageante - de Wawrinka au premier tour de l’Open d’Australie.
Paradoxalement, c’est «l’ancien» Wawrinka qui peut insuffler un peu de folie au sein d’une équipe jeune et inexpérimentée. En face, Alexander Zverev, qui vient de voir l’ATP classer l’enquête ouverte contre lui après des accusations de violence conjugale, faute de preuve, sera épaulé par Oscar Otte et Jan-Lennard Struff, deux routiniers. On annonce salle comble à Trèves et une grosse ambiance pour cette rencontre qui intéresse également en Allemagne. Seul Stan Wawrinka a vécu les heures chaudes qui ont fait la légende de la Coupe Davis.
Les autres n’ont connu que le côté ordinaire, mièvre et anonyme d’une épreuve qui a tenté de se réinventer en 2018 en basculant vers un format de type «coupe du monde» avec unités de temps, lieu et action. Plombée par le covid, boudée par les supporters, la révolution a fait long feu et la Fédération internationale de tennis (ITF) a récemment dénoncé le contrat qui devait la lier jusqu’en 2043 avec la société chargée de l’exploitation commerciale, le groupe Kosmos dirigé par l’ancien footballeur Gerard Piqué. Si le flou demeure après 2023, ses promoteurs l’affirment: il n’y aura plus de retour à l’ancienne formule.