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Avec le retour de Stan Wawrinka, la Suisse redécouvre l’attrait de la Coupe Davis

Après sept ans de réflexion, le Vaudois est de retour en équipe de Suisse pour un barrage très indécis contre l’Allemagne, cette fin de semaine à Trèves. Le héros de Lille en 2014 peut insuffler le grain de folie qui manque encore à ses partenaires

Stan Wawrinka en 2015 lors d'une conférence de presse au Geneva Open.
Stan Wawrinka en 2015 lors d'une conférence de presse au Geneva Open.

Il y avait bien longtemps qu’une rencontre de Coupe Davis n’avait suscité autant d’intérêt en Suisse. Vendredi et samedi, l’équipe nationale dispute un barrage contre l’Allemagne, à Trèves, avec pour enjeu, une qualification pour la phase finale à seize équipes prévue en fin d’année (à une date encore à préciser) à Malaga. Les deux pays ne se sont plus affrontés depuis 1996 à Palexpo, une affiche plombée par les forfaits de Boris Becker et Michael Stich puis par la blessure de Marc Rosset. Cette fois, il est surtout question de revenants: Alexander Zverev côté allemand et Stan Wawrinka dans le camp suisse.

Vainqueur du Saladier d’argent en 2014, le Vaudois n’a plus joué en Coupe Davis depuis un Suisse - Pays-Bas en septembre 2015 à Genève qui vit également la dernière apparition de Roger Federer en équipe nationale. Après sept ans de réflexion, Stan Wawrinka est de retour. Deux raisons à cela: il va mieux, et le tennis masculin suisse va mieux. Alors qu’il se remettait lentement d’une lourde opération au genou, de nouveaux joueurs ont émergé, comme Marc-Andrea Hüsler, l’actuel numéro un suisse et 49e mondial, et les deux espoirs Dominic Stricker et Leandro Riedi, 20 et 21 ans, qui naviguent comme lui aux alentours de la 130e place au classement ATP.

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La patience de Severin Lüthi

Stan Wawrinka ne figurait pourtant pas dans la sélection communiquée début janvier par le capitaine Severin Lüthi. Fin stratège, le Biennois a toujours laissé la porte entrouverte sans se montrer trop insistant. A Bâle, cet automne, Wawrinka avait signifié un regain d’intérêt, qu’il confirma en se montrant impliqué en tant que capitaine, autour de Belinda Bencic et Jil Teichmann lors de la United Cup, une Coupe du monde mixte lancée cette année en Australie. Lüthi ferra son gros poisson après l’élimination - à la fois décevante et encourageante - de Wawrinka au premier tour de l’Open d’Australie.

Paradoxalement, c’est «l’ancien» Wawrinka qui peut insuffler un peu de folie au sein d’une équipe jeune et inexpérimentée. En face, Alexander Zverev, qui vient de voir l’ATP classer l’enquête ouverte contre lui après des accusations de violence conjugale, faute de preuve, sera épaulé par Oscar Otte et Jan-Lennard Struff, deux routiniers. On annonce salle comble à Trèves et une grosse ambiance pour cette rencontre qui intéresse également en Allemagne. Seul Stan Wawrinka a vécu les heures chaudes qui ont fait la légende de la Coupe Davis.

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Les autres n’ont connu que le côté ordinaire, mièvre et anonyme d’une épreuve qui a tenté de se réinventer en 2018 en basculant vers un format de type «coupe du monde» avec unités de temps, lieu et action. Plombée par le covid, boudée par les supporters, la révolution a fait long feu et la Fédération internationale de tennis (ITF) a récemment dénoncé le contrat qui devait la lier jusqu’en 2043 avec la société chargée de l’exploitation commerciale, le groupe Kosmos dirigé par l’ancien footballeur Gerard Piqué. Si le flou demeure après 2023, ses promoteurs l’affirment: il n’y aura plus de retour à l’ancienne formule.