Roland-Garros
Malgré la crise économique, l’Argentine est le pays le mieux représenté en huitièmes de finale du tableau masculin

Il y avait deux Allemands, deux Suisses et deux Français, mais trois Argentins, à l’appel des huitièmes de finale masculins. Il ne reste plus que Juan Martin Del Potro, opposé lundi au Russe Karen Kachanov, puisque Leonardo Mayer et Juan Ignacio Londero avaient affaire dimanche à trop forte partie, respectivement Roger Federer et Rafael Nadal. Ce joli tir groupé est un petit miracle tant le tennis argentin est sinistré. Il y a deux ans, Londero a failli tout plaquer, faute de moyens financiers. D’autres cèdent à la tentation des paris truqués: trois joueurs argentins ont récemment été suspendus, dont Nicolas Kicker, ex-84e mondial. Mais c’est Marco Trungelliti, le sympathique héros de Roland-Garros 2018, qui est aujourd’hui un paria pour avoir dénoncé leur comportement.
La fédération argentine (AAT), exsangue, n’est que de peu de secours pour ses joueurs. Elle n’avait pu offrir que 35 000 dollars de primes en 2016 aux vainqueurs de la Coupe Davis. Le pays a vécu plus de crises économiques que Diego Maradona de régimes. Il s’en sort toujours, à sa manière. «Pour nous, les conditions sont un peu plus difficiles que pour les autres, admet Juan Martin Del Potro. Mais nous avons quelque chose en plus: la passion et la volonté de nous en sortir.» A Pinamar, au nord de Mar del Plata, un père a trouvé plus utile de financer la carrière de son fils en… créant un circuit de 21 tournois de la catégorie ITF M15.