Publicité

Usain Bolt reste insubmersible

Affrontant la pluie venue s’inviter au Stade de France comme elle l’avait fait à Lausanne, le Jamaïcain a toutefois avalé son cent mètres en 9’’79. Signant la deuxième meilleure performance de l’année, à deux centièmes seulement de Tyson Gay auteur d’un 9’’77 à Rome dans des conditions beaucoup plus favorables.

Comme à Lausanne, il y a dix jours, il est venu avant tout pour lui. Au moment de la présentation des artistes, le public du Stade de France monte le volume d’un cran, à 19h45, lorsque le triple champion olympique et recordman du monde fait son entrée. Et son show. Partout où il passe, Usain Bolt endosse à merveille son rôle de nouvel ambassadeur de l’athlétisme. Il sait qu’il aimante l’attention et qu’il porte presque à lui tout seul les attentes des spectateurs (50’000 à Paris) et des organisateurs. Il l’assume. Et il en joue. Remboursant ainsi, par ses chronos et ses simagrées, son cachet élevé (entre 200 et 250’000 euros par meeting). «Courir devant mes fans m’excite», ne cesse-t-il de répéter. Alors il aime leur mettre l’eau à la bouche. Le record du monde du 100 mètres? «Tout est possible. Les conditions sont correctes, la piste est bonne», prévient en début de soirée celui qui ne cesse de repousser les frontières du possible. N’hésitant pas à narguer de sa foudre désormais légendaire le ciel et ses humeurs.

Et le ciel en l’occurrence semble lui en vouloir en ce moment. Agrémentant les courses du Jamaïcain de difficultés supplémentaires. Comme pour lui éviter de tomber dans la routine de sprints trop aisés. Comme pour tester davantage encore son talent de pur sang.

Mais de ces orages à répétition, Bolt n’en prend pas ombrage. Auteur d’un improbable 200 m sans aquaplaning en 19’’59 sur la piste détrempée de la Pontaise à Lausanne, le Jamaïcain était forcément très attendu sur le cent mètres à Paris. L’occasion pour lui de riposter à l’attaque de son rival Tyson Gay, auteur d’un solide 9’’77 à Rome vendredi dernier. Alors à 21h40, le Stade de France coupe le son et retient son souffle. Et là encore, malgré la pluie venue s’inviter en cours de soirée, malgré un vent contraire (-0,2) et une température de 18,° malgré, surtout, un départ médiocre, Usain Bolt, tout de noir vêtu, avale quand même son cent mètres en 9’’79. Signant la deuxième meilleure performance mondiale de l’année. A deux centièmes seulement de Gay qui, lui, avait bénéficié de conditions beaucoup plus clémentes dans la capitale italienne. Mais pour le record du monde tant espéré, il faudra patienter. Bolt le réserve-t-il pour Londres dans une semaine, ou pour les Championnats du Monde de Berlin (15 au 23 août prochain)? L’intéressé ne veut pas encore l’envisager. Estimant avoir encore du travail sous ses semelles d’ici les joutes allemandes.