L’armée recevra 740 millions de francs pour divers achats d’armement. Après le National, le Conseil des Etats a accepté mardi par 32 voix sans opposition le programme 2013. Les 209 millions destinés à l’infrastructure de télécommunication, sans être combattus, ont été les plus discutés.
Le projet «réseau d’engagement Défense», dont deux autres étapes sont prévues dans de prochains programmes entre 2014 et 2020, vise à connecter tous les systèmes importants dans une infrastructure de télécommunications uniforme. Il doit aussi garantir la sécurité informatique de la Confédération.
Avec le nouveau système, il sera aussi possible d’augmenter le débit de données et de réduire la dépendance par rapport aux exploitants civils. Le réseau sera en priorité réalisé à partir d’infrastructures militaires existantes et, à titre secondaire, via celles d’opérateurs civils comme Swisscom.
Critiques
Il sera connecté à plusieurs systèmes fixes et mobiles (comme ceux de surveillance de l’espace aérien ou d’alarme à la population en cas de crise). La nécessité de disposer d’un réseau résistant aux situations de crise ne fait aucun doute, a indiqué Hans Hess (PLR/OW) au nom de la commission.
La réalisation par étapes permettra d’ajuster le tir si besoin est. La commission tient donc à être informée de manière régulière et exhaustive de l’état d’avancement du projet. Elle s’est montrée plus critique concernant les retombées pour l’économie suisse, a précisé Hans Hess.
Le Conseil fédéral affirme en effet que ces dernières s’élèveront à 100%. Mais il ne s’agira pas de la réelle plus-value, vu qu’une partie des composants viennent de l’étranger et que seule l’acquisition est effectuée par le biais d’entreprises suisses.
Flotte et pièces de rechange
Le plus gros montant (222 millions de francs) du programme concerne les véhicules protégés de transport de personnes, des sortes de camions blindés et pourvus d’une tourelle armée. Une nouvelle flotte de 130 engins viendra compléter, entre 2015 et 2017, les 290 engins déjà commandés. Ces derniers ne suffisent pas pour doter simultanément l’ensemble des 20 bataillons d’infanterie de ce genre de véhicules ou de chars de grenadiers à roues.
Autre gros budget: l’achat entre 2014 et 2021, pour 149 millions de francs, de pièces de rechange destinées aux avions de combat FA-18 et aux véhicules Puch, Duro et Steyr.
Le programme contient aussi 86 millions pour un système de pont d’appui permettant de franchir des cours d’eau et d’autres obstacles d’une largeur de 45 mètres. L’achat est composé, en plus de matériel, de dix modules de véhicules de pose et de 290 mètres de passerelles. Il sera remis à la troupe dès 2016.
Enfin, 74 millions de francs serviront à renouveler, entre 2014 et 2016, la flotte de véhicules: 100 camions, 360 voitures de livraison et 500 remorques à un essieu.
Le dossier retourne au National pour une divergence formelle.