Sans surprise, la formation à la rose reçoit le soutien des Verts. Les écologistes renvoient le projet au Conseil fédéral. Selon eux, le Département de la défense (DDPS) doit attendre le rapport de sécurité annoncé pour 2016 avant d’établir un budget. Car, pour l’heure, les menaces qui pèsent sur la Suisse ne sont pas définies de façon limpide.
Le manque de stratégie claire est également battu en brèche par le PDC. Les démocrates-chrétiens souhaitaient que l’aspect de la cyberdéfense soit pris en compte. Le DDPS aurait en outre dû planifier plus précisément les prochains achats d’armement. Et l’échéance fixée en 2022 pour l’achat de nouveaux avions de combat est «trop tardive».
L’UDC, parti du ministre de la défense Ueli Maurer, appelle elle aussi à des «corrections». L’armée doit stopper son «orientation fatale» vers la coopération internationale, coupable de «lacunes graves dans le dispositif de sécurité». En économisant dans ce domaine, elle pourra bénéficier de moyens financiers adéquats, «d’au moins 5,4 milliards par an».
Au Parlement de corriger
La Société suisse des officiers (SSO) soutient la voie choisie pour le développement de l’armée (DEVA). Elle considère néanmoins que le message présenté par le Conseil fédéral doit être modifié concernant le financement à long terme, la limitation du nombre de jours de service, la durée des cours de répétition et le maintien de la capacité de défense. La SSO souhaite que le Parlement corrige ces points faibles et applique sa décision de financement à hauteur de cinq milliards par an dès 2017.
Comme la SSO, l’Action pour une Suisse indépendante et neutre (ASIN) déplore que ses observations émises dans le cadre de la consultation n’aient pas été suivies par le Conseil fédéral. Elle rejette donc le DEVA, estimant que l’évaluation de 2010 sur laquelle il se base est dépassée et que le projet n’est qu’un démantèlement supplémentaire de l’armée.
A l’inverse, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) ne comprend pas pourquoi «les privilèges financiers du DDPS devraient être reconduits une nouvelle fois», alors que celui-ci n’agit que «dans l’intérêt de son porte-monnaie» sans que les tâches concrètement nécessaires de l’armée ne soient clairement énoncées. Le GSsA s’oppose en outre à toute utilisation de la troupe pour des missions de police.