Des actions ont eu lieu vendredi dans plusieurs régions de Suisse à l’occasion de la «Grève pour l’Avenir». La grande journée de grève et d’actions, initiée par le mouvement Grève du Climat Suisse mais aussi de nombreux syndicats, partis politiques, collectifs et associations dans les rues de toute la Suisse, est, elle, reportée. Les organisateurs ont donc concocté un programme alternatif pour respecter l’interdiction des rassemblements de plus de cinq personnes et la distance sociale.

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Les manifestants ont appelé à lutter simultanément contre deux courbes: celle du coronavirus et celle des émissions de CO2. Dans plusieurs villes, de nombreuses personnes ont participé à l’action «Alarme climatique» de 11h59. Les participants, avant tout les jeunes, ont répondu à l’invitation d’utiliser des casseroles ou des instruments, de monter le son de la musique ou de chanter et crier des slogans. Ils se sont aussi tenus sur leur balcon parfois ou ont ouvert grand les fenêtres pour faire du bruit.

En fin d’après-midi, ce sont des micromanifestations spontanées qui devaient avoir lieu en plusieurs endroits sur le principe des espaces de «4 mètres carrés».

Manifestations avec distanciation

Dans le canton de Vaud, la Grève pour l’Avenir s’est déclinée en plusieurs actions symboliques, surtout à Lausanne. Une trentaine de jeunes activistes y ont participé à ces deux mini-rassemblements. Le premier s’est déroulé sur les escaliers du palais de Rumine avec 21 personnes à deux mètres de distance des unes et des autres, portant chacune une lettre sur un grand carton, avec pour slogans: «Le climat n’attend pas» d’un côté et «Changeons de système» de l’autre.

Une dizaine de policiers ont surveillé l’action, sous l’œil aussi de quelques passants. Le groupe s’est ensuite dirigé vers le Grand-Pont, avec ces mêmes deux slogans. Là, légèrement plus regroupé, il a fait l’objet de l’intervention de la police qui a procédé à des contrôles d’identité. En début d’après-midi, une action «Tourisme écocidaire» a finalement été annulée en ville de Lausanne.

Une motion populaire

A Fribourg, le mouvement de la Grève du Climat Fribourg a mené dès vendredi matin une action symbolique. Les militants ont déposé et accroché une centaine de pancartes et une dizaine de banderoles évoquant leurs revendications sur la place Georges-Python et sur celle de l’Hôtel de Ville.

Le mouvement de la Grève du climat et celui des Grands-parents pour le climat avaient aussi lancé fin avril une motion populaire demandant d’investir 500 millions de francs dans «des mesures de relance de l’économie cantonale écologique et socialement juste». Le texte demande qu’une partie de la fortune cantonale, qui se monte à quelque 1,3 milliard de francs, finance des mesures en faveur de la crise climatique et de la crise du coronavirus, venue se mêler au débat. Les militants comptent déposer leur motion munie des 300 signatures nécessaires avant l’été.

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Actions sporadiques et micromanifestations

Dans le canton de Neuchâtel, les rassemblements physiques de fin de matinée à La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel ont été remplacés par des actions sporadiques en fin d’après-midi dans les deux villes. Avant l’émergence de la crise sanitaire, il était prévu dans le canton de Neuchâtel que les participants convergent vers un site de réunion commun dans le chef-lieu cantonal. Une grande manifestation aurait alors dû s’ébranler à partir de là.

Ville placardée

A Bâle, L’Alliance pour le climat avait appelé la population à fabriquer et coller des affiches soutenant la protection du climat. Elle a été entendue: dessins et slogans ont fleuri dans la ville et recouvrent depuis vendredi matin l’espace public, clôtures de chantier en tête. Des clochers ont aussi sonné à midi moins cinq pour symboliser l’urgence de la situation.

Les appels à se passer d’émissions de CO2 à Bâle dès 2030 ont également été inscrits, notamment sur des trottoirs de la ville. D’autres actions documentées en ligne sont proposées aux habitants. Des morceaux d’étoffe ont été suspendus à des fenêtres. Des personnes se sont, en outre, photographiées devant le logo d’entreprises accusées de participer à la destruction du climat.