Les trois décès survenus après des opérations à l’Hôpital du Valais (HVS) sont la conséquence de choix discutables, de prises de risque importantes et partagées, mais pas de fautes médicales avérées. L’expert mandaté par l’Etat du Valais parle plutôt d’erreurs lors d’un rapport intermédiaire sur la médecine hautement spécialisée (MHS) en Valais.

Les trois cas, qui se sont terminés par le décès des patients après une intervention de chirurgie viscérale, sont très complexes, a déclaré mardi l’expert belge Jean-Jacques Houben lors de la présentation de son rapport intermédiaire. Des risques ont certes été pris, mais avec l’accord des patients, certains ayant même demandé une chirurgie agressive, a précisé M. Houben.

Il n’y a pas eu de faute médicale avérée. L’expert parle d’erreur, précisant que la médecine n’est pas une science exacte et qu’un médecin ou un groupe de médecins peut commettre une erreur dans le diagnostic. Les choix peuvent être discutés et critiqués, mais aucun service n’est à l’abri de reproches dans des cas aussi complexes.

En tout état de cause, ces trois cas sont insuffisants pour tirer des conclusions. Ils ne peuvent pas servir de base de réflexion pour se prononcer sur l’avenir de la médecine hautement spécialisée (MHS) en Valais. L’expert en a analysé deux volets et ses recommandations ont déjà été mises en œuvre par l’Etat du Valais. La principale recommandation propose un partenariat fort avec le CHUV, qui permette l’étude des cas vaudois et valaisan de chirurgie viscérale hautement spécialisée par les médecins du CHUV et les médecins de l’Hôpital du Valais. La seconde conseille d’opérer les cas de chirurgie de l’œsophage, trop rares pour qu’il y ait une masse critique suffisante en Valais, à Lausanne, par une équipe qui emploie à la fois des spécialistes valaisans et vaudois. Ce partenariat sera effectif dès janvier 2014. Un contrôle de qualité annuel de ce partenariat sera en outre mis en place.

Dans un communiqué publié mardi, l’avocat de la famille qui a déposé une plainte pénale contre le chirurgien Vincent Bettschart annonce que la plainte est maintenue, même si l’expert mandaté par le canton conclut qu’il n’y a pas eu de faute médicale condamnable au sens pénal du terme. Il affirme avoir soumis le dossier incriminé à plusieurs experts nationaux et internationaux, qui «concordent et retiennent une violation des règles de l’art ayant provoqué des complications qui n’ont pas été identifiées ni traitées».