«Pas d’indice de sa dangerosité»
«Il fréquentait une église chrétienne orthodoxe et était passé jusqu’ici inaperçu», a souligné mardi Werner Schmid, de la police zurichoise. Lors des perquisitions menées lundi à son domicile, la police a trouvé des documents indiquant que l’Erythréen suivait un traitement psychiatrique – il était en arrêt de travail depuis janvier. Jusqu’ici, la police ne le connaissait que pour une infraction de la circulation. Elle estime qu’elle n’avait «pas d’indice de sa dangerosité» avant les événements de Francfort, aussi n’a-t-elle pas jugé nécessaire de diffuser un avis de recherche. «Des cas de violences domestiques comme celui-là, nous en rencontrons une dizaine chaque jour dans le canton», a précisé le chef de la police de sûreté Bruno Keller. L’enquête devra éclaircir le parcours du fugitif entre jeudi et lundi, les raisons qui l’ont conduit à Francfort et, surtout, les motifs qui l’ont amené à pousser une femme de 40 ans et son fils de 8 ans sous un train, tuant le garçon, puis à tenter de pousser une femme de 78 ans, en vain, avant de prendre la fuite.
L’agresseur a été arrêté et placé en détention préventive. Accusé de meurtre et tentatives de meurtre, il encourt la prison à vie. Cette attaque a d’autant plus frappé les esprits que dix jours plus tôt, un acte similaire s’était déroulé au nord de Düsseldorf: un homme de 28 ans a poussé sous les voies une femme de 34 ans, qui n’a pas survécu. Comme à Francfort, l’auteur n’avait aucun lien avec sa victime et ses motivations ne sont pas connues.
Le ministre allemand de l’Intérieur, Horst Seehofer, a décidé d’interrompre ses vacances pour se rendre à la gare de Francfort et s’entretenir avec les autorités concernées. Le parti d’extrême droite AfD s’est saisi de ce fait divers pour s’en prendre à la politique migratoire du gouvernement allemand. En Suisse aussi, l’UDC s’est emparée du cas afin de réclamer un nouveau durcissement de l’asile pour les Erythréens.