Les agresseurs des octogénaires sont lourdement condamnés
Justice
Les trois hommes étaient notamment jugés pour avoir pénétré au domicile de personnes âgées, afin de les détrousser et d’obtenir le code de leurs cartes bancaires en usant de violences. Le principal protagoniste écope de 13 ans de prison
Devant la justice
Le Tribunal criminel de Genève a prononcé vendredi une peine privative de liberté de 13 ans contre l’agresseur des deux octogénaires. La cour a retenu la tentative d’assassinat à l’encontre de ce protagoniste principal qui a étranglé, puis abandonné une de ses victimes «dans des conditions épouvantables», ligotée et bâillonnée dans une baignoire, là où elle serait probablement morte sans la rapide intervention d’un voisin. Les deux autres malfrats ont écopé de 8 et 4 ans de prison. Pour Romain Jordan, l’avocat de l’auteur lourdement sanctionné, «ce verdict est plus une réaction d’émotion à vertu d’exemplarité qu’un jugement serein et équitable».
Déchaînement
La cour, présidée par Isabelle Cuendet, a relevé la faute extrêmement grave et le déchaînement de violence totalement incompréhensible de l’acteur central de cette affaire, qui a pris le risque de causer la mort de sa victime en l’étouffant et en l’attachant dans une baignoire. L’issue miraculeuse n’a été possible que grâce à «un heureux hasard», soit la présence du voisin, ajoute la décision.
Les faits remontent à l’hiver 2012. La première victime, domiciliée à la rue Pictet-de-Rochemont, s’était réveillée avec un couteau sous la gorge. Les deux malfrats présents, dont l’un a été qualifié de complice, pour avoir finalement accepté que ce cambriolage se transforme en brigandage sous la brutale impulsion de son acolyte, avaient déjà fouillé l’appartement et exigeaient le code de sa carte bancaire.
Un mois après, c’était au tour d’une autre personne âgée d’être agressée à son domicile de Chêne-Bourg. De manière encore beaucoup plus violente. Frappée, étranglée, bâillonnée, ligotée et abandonnée dans une baignoire, celle-ci avait failli perdre la vie. C’est grâce à l’arrivée rapide de son voisin pompier, alerté par un appel au secours, que la victime a pu être délivrée à temps.
L’un des deux agresseurs était resté à l’extérieur de l’appartement durant les faits, et niait toute implication. Sans convaincre. La cour a retenu à son encontre la co-activité de brigandage, soulignant son comportement tactique et perfide, mais a écarté la tentative d’assassinat. Il n’est pas établi qu’il était au courant des gestes précis de son comparse, qui pouvaient entraîner la mort de la victime. En revanche, il avait bien planifié ce brigandage, et avait suivi toutes les étapes depuis son téléphone.
Les trois multirécidivistes, originaires du Maroc et d’Algérie, se sont mutuellement accusés d’être des menteurs durant tout le procès. Les juges ont relevé leur mauvaise collaboration – sauf pour le moins impliqué – à l’enquête. Tous ont déjà des casiers judiciaires bien remplis. Le procureur général, Olivier Jornot, venu en personne pour soutenir l’accusation, avait requis des peines de 14, 8 et 5 ans de prison contre les auteurs de «ces actes ignobles».