Caïds interceptés grâce aux renforts
Concrètement, la ZSP facilite le déploiement de renforts de forces de l’ordre dans la région dans le cadre d’opérations d’envergure. Des brigades de C.R.S. basées à Rennes, Montauban et Lyon sont d’ores et déjà intervenues avec succès, sur des périodes qui vont d’une à trois semaines. En avril, 14 caïds du quartier du Livron, suspectés de se livrer à des trafics de stupéfiants et de blanchir de l’argent, ont été appréhendés. Cet été, c’est le réseau Barbulesti, du nom d’une bande de délinquants roms tous issus du même village roumain, qui a été en partie démantelé. Ils se livraient au vol et à la traite humaine autant à Genève qu’en Haute-Savoie.
A Bonneville aussi?
«La ZSP implique une meilleure collaboration entre les polices suisses et françaises et davantage de renseignements échangés. Une thématique commune que nous avons développée cet été a été la mendicité. L’effet a été immédiat», rapporte le commandant Armand Trousseau, du commissariat d’Annemasse. Gros coup également en août: l’arrestation d’un trafiquant international albanais recherché par les polices suisses et belges. Pierre Maudet qualifie de son côté de «très positive» la mise en place d’une ZSP qui reconnaît «les risques de la grande zone frontalière». Le conseiller d’Etat reste cependant prudent: «On sent lorsque l’escadron de C.R.S. est là, on sent l’inverse aussi.»
Il voudrait aller plus loin en soutenant les efforts du préfet de Haute-Savoie pour qu’une seconde ZSP voie le jour à Bonneville, commune qui servirait de base arrière aux délinquants. Quant à la présence physique, souvent évoquée, de policiers genevois en France aux côtés de leurs homologues haut-savoyards, Pierre Maudet confirme l’intention, mais avoue que cela reste difficile à mettre en pratique. «Ça ne peut se faire que main dans la main avec la justice et cela demande du travail et du temps», dit-il.