Asile
Un jour après l’acceptation de la réforme, de nouveaux durcissements sont demandés. Notamment le remplacement des admissions provisoires par un statut plus précaire. Objectif: limiter l'accès des migrants à l'aide sociale

Le PLR n’a pas attendu longtemps. Après avoir soutenu la réforme de la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, acceptée dimanche 5 juin par les citoyens, il est remonté au front ce lundi matin pour demander une politique d’asile plus ferme.
L’ancien président Philipp Müller a ainsi remis son costume de «Monsieur asile» pour émettre diverses exigences. Le conseiller aux Etats argovien pointe les admissions provisoires, «un concept fourre-tout» selon lui, qui regroupe autant les personnes qui fuient la guerre et ont besoin de protection que les requérants dont le renvoi est impossible faute de coopération des pays d’origine.
Lire aussi: Pourquoi la défaite de l'UDC est trompeuse
Le PLR veut que ce statut soit réexaminé et que soit privilégié le statut de protection temporaire. Financièrement, la différence est de taille. D’un côté, la procédure est moins compliquée et permet d’accueillir rapidement les réfugiés de guerre, explique le PLR. Mais de l’autre, les concernés sont aussi renvoyés plus rapidement et ils ne peuvent plus avoir recours à l’aide sociale. Ils reçoivent le même soutien que les demandeurs d’asile en cours de procédure: un toit, des vêtements, des soins et quelques francs par jour pour se nourrir.
Catalogues de propositions
Ce durcissement aurait des conséquences positives pour les cantons et les communes car après 5 ou 7 ans, ce sont eux qui financent l’aide sociale. Philipp Müller va plus loin encore et demande que la Confédération s’engage pendant dix ans, afin «qu’elle assume davantage le coût de ses décisions en matière d’asile».
Exercer davantage de pression sur les pays membres de Dublin pour accélérer les renvois, conditionner l’aide au développement à la bonne coopération des pays d’origine en matière de migration, renforcer les conventions d’intégration, donner davantage de moyens au corps des gardes-frontières: lundi, le PLR a déposé son catalogue sur la table. Il ne sera pas le seul.
Lire aussi: Asile, ce qui changera avec la nouvelle loi
La grande alliance qui a porté jusqu’à dimanche la réforme de l’asile se désintègre déjà. Dimanche, le nouveau président du PDC déclarait déjà que cette loi ne suffirait pas et qu’il était nécessaire de revoir la politique de renvois et la protection des frontières. Le Parti socialiste annonce également qu’il présentera bientôt de nouvelles propositions.