«Nous attendions plus»
Alberto Velasco, vice-président de l'Association suisse des locataires à Genève.
«Nous saluons cet accord, qui constitue tout de même une avancée, mais nous ne le soutenons pas, parce qu'il ne correspond pas à ce que l'on veut. Nous attendions davantage. Plus de 60% de la population genevoise a un revenu de moins de 60000 francs. Il faut construire en pensant à ces gens-là. Si on abandonne la pratique des deux tiers de logements sociaux pour un tiers de loyers libres, cela ne sera pas possible. Il aurait en tout cas fallu la maintenir dans les zones agricoles déclassées, où le terrain est le moins cher. Le problème, ce n'est pas le désintérêt des investisseurs, mais le manque de terrains constructibles: déclasser des zones villas où le mètre carré coûte 1000 francs ne permettra pas de construire des logements accessibles aux plus bas revenus. Quant à la proportion de 15% de logements d'utilité publique, il aurait fallu la fixer d'emblée à 20%. Il est positif cependant que l'Etat prévoie de débloquer 300 millions sur dix ans pour acheter et construire des logements. Pour l'heure, il ne s'agit que d'un accord. Nous attendons de voir la loi telle qu'elle sera votée par le Grand Conseil. C'est à ce moment-là que nous déciderons s'il faut la combattre ou pas.»