Des autorisations à géométrie variable
Manifestations
Le Conseil fédéral va se déterminer sur les manifestations de plus de 1000 personnes. Une commission parlementaire veut entendre les acteurs de la culture et des sports

Le Conseil fédéral a le choix entre trois solutions pour l’après-31 août. Il peut lever l’interdiction des manifestations de plus de 1000 personnes. Ce scénario est toutefois peu probable. Il peut décider de la prolonger jusqu’à la fin de l’année – comme le demande la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS) – voire jusqu’au printemps 2021. Et il peut opter pour un régime d’autorisation ciblée, au cas par cas, variable selon le type de manifestation. Il incomberait aux cantons d’exiger des plans de protection sanitaire (distances minimales à respecter, port du masque, etc.).
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Au PLR, plusieurs voix se sont exprimées en faveur de cette troisième variante. Dans nos colonnes, le conseiller aux Etats lucernois Damian Müller a ouvertement plaidé pour l’assouplissement de la règle des 1000 personnes assorti de la présentation d’un «concept de sécurité crédible». Dans la presse alémanique, son collègue bernois Christian Wasserfallen, supporter des Young Boys et du CP Berne, demande la même chose.
A titre personnel, le vice-président du parti, Philippe Nantermod, est lui aussi favorable à un régime d’autorisation avec plans de protection. Il pense que la majorité du groupe parlementaire partage son point de vue. Dans le Tages-Anzeiger, Alain Berset imagine des solutions différenciées selon le genre de manifestation (foire ou festival étendu sur plusieurs jours, rencontre sportive, spectacle). Isabelle Chevalley (PVL/VD) se dit «ouverte», à condition que les acteurs culturels et, surtout, sportifs présentent des plans sanitaires sérieux, susceptibles d’être respectés par le public.
Milieux sportifs auditionnés
Les cantons s’y opposent. La CDS craint des «problèmes d’application complexes». Si le Conseil fédéral devait choisir cette variante, la CDS attend qu’il élabore avec les cantons des «critères uniformes» afin de garantir «un traitement équitable à l’échelle nationale».
A gauche, le PS, parti d’Alain Berset, s’en remet au point de vue des experts et au Conseil fédéral. La Commission de la science, de l’éducation et de la culture (CSEC) du Conseil national va, elle, se pencher sur les conséquences du moratoire sur les manifestations culturelles et sportives d’envergure. Son président, Mathias Reynard (PS/VS) annonce que la CSEC auditionnera la semaine prochaine des représentants de l’Office fédéral du sport (Ofspo), de la Swiss Football League et de la Ligue suisse de hockey sur glace.
«Mais nous n’avons pas à nous prononcer sur la barre des 1000 personnes. Ce n’est pas de notre compétence», nuance-t-il. Ces auditions auront plutôt pour objectif de voir dans quelle mesure le dispositif d’aide aux acteurs culturels et sportifs doit être renforcé.