Les avocats de Pierre Maudet veulent croire au «temps d'apaisement»
Genève
Le conseiller d'Etat genevois a été auditionné par le Ministère public vendredi. Si le contenu de l'audition n'a pas filtré, ses avocats ont expliqué qu'elle s'était bien passée. Pierre Maudet sera à nouveau entendu en octobre

Le conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet sera à nouveau entendu en octobre par le Ministère public sur son voyage à Abu Dhabi. Dans une déclaration samedi à Keystone-ATS, ses avocats saluent en la première audition de vendredi le début d'un «temps d'apaisement».
Entamée dans la matinée, celle-ci a été suspendue vers 20 heures, selon des sources convergentes. Dans leur déclaration transmise samedi, les deux avocats de M. Maudet, Grégoire Mangeat et Fanny Margairaz, expliquent qu'elle «s'est bien passée». «Nous sommes enfin entrés dans le temps judiciaire, un temps d'apaisement, de vérité, gouverné par la force protectrice du droit», ajoutent-ils. Aucune indication sur le contenu de l'audition n'a filtré.
M. Maudet a été convoqué en tant que prévenu d'acceptation d'un avantage. Son immunité ayant été levée, il a dû s'expliquer sur son voyage aux Emirats arabes unis.
Il devait être entendu par les trois procureurs chargés de l'enquête, soit le procureur général Olivier Jornot, et les deux premiers procureurs Stéphane Grodecki et Yves Bertossa. Son ancien chef de cabinet Patrick Baud-Lavigne, qui a déjà été auditionné fin août, a rejoint ces personnes dans l'après-midi pour une séance de confrontation.
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C'est la première fois à Genève qu'un conseiller d'Etat en fonction est poursuivi par la justice. Le Grand Conseil a accepté de lever son immunité la semaine dernière. Cette levée d'immunité était souhaitée par le magistrat qui avait admis publiquement avoir caché une partie de la vérité au sujet de son voyage à Abu Dhabi en 2015.
Pris dans la tourmente, il a perdu une grande partie de ses prérogatives. Le Conseil d'Etat lui a retiré la tutelle de la police et de l'aéroport. Il a également perdu la présidence du Conseil d'Etat. Sur le plan fédéral, il a renoncé à celle de la Conférence des directeurs cantonaux de justice et police (CCDJP).
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En plus de l'instruction menée par le Ministère public, une sous-commission de la Commission de contrôle de gestion est chargée d'examiner le voyage controversé. Parallèlement, la Cour des comptes se penche aussi sur le séjour émirati de l'élu, en raison du lien qu'il pourrait avoir avec une concession accordée à la société Dnata par l'aéroport de Genève.