L'ESBA a aussi retrouvé un directeur qui lui a donné de nouvelles structures. Et qui a considérablement renouvelé le corps professoral. Jean-Pierre Greff dirigera d'ailleurs le groupe de travail en train de se constituer pour plancher sur les modalités de la réunion.
Devenir plus désirables
Formé de représentants des deux écoles, celui-ci devrait proposer dès septembre le principe d'un nom et d'un conseil de direction uniques pour la rentrée estudiantine 2006 déjà. Il établira également une «feuille de route» pour régler peu à peu les différents points de rapprochement: admission des étudiants, partage des bâtiments, gestion en commun des structures administratives, et bien sûr, questions de recherche et d'enseignements.
Jean-Pierre Greff et Viktor Durschei soulignent qu'il ne s'agit pas de réaliser des économies d'échelle mais bien de réunir des forces et des budgets. D'où l'adoption du mot réunion plutôt que celui de fusion. «Il s'agit de devenir plus désirables», souligne le directeur de l'ESBA.
Cette réunion se fait aussi sous la pression de Berne, qui demande une masse critique d'étudiants pour garder le titre de HES-SO. Déjà, la HEAA a bien répondu à cette demande en doublant quasiment ses effectifs en cinq ans. «Ses quelque 260 étudiants, groupés avec les 270 élèves des Beaux-Arts, donneront un effectif à la hauteur des grandes écoles européennes», estime Jean-Pierre Greff.
Si les deux directeurs se montrent enthousiastes, soulignant qu'ils ont appelé de leurs vœux cette réunion, ils n'en demeurent pas moins soucieux de faire valoir les identités de leurs institutions actuelles. «Le rapprochement entre beaux-arts et arts appliqués est dans l'air du temps. On ne peut plus les considérer comme deux mondes étrangers, mais il ne s'agit pas de les confondre», précise Jean-Pierre Greff. Rappelons que seule Genève avaient deux écoles distinctes.