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Benoît Genecand, un libéral genevois «contre la libre circulation des personnes»

Le conseiller national estime que le modèle de la libre circulation est «partiellement mauvais». Il défend un système où la Suisse «tient le robinet». Une position «encore ultraminoritaire» au sein de son parti

Benoît Genecand à Berne, le 22 août 2016. — © Marco Zanoni
Benoît Genecand à Berne, le 22 août 2016. — © Marco Zanoni

La libre circulation des personnes n’est pas indispensable à la Suisse et le modèle «commence à avoir plus d’inconvénients que d’avantages», affirme le PLR Benoît Genecand. Il prédit par ailleurs une initiative populaire contre cet accord d’ici à cinq ans.

«Dire que ce modèle n’a que des bénéfices ou qu’il est bon de manière générale, ce n’est pas vrai», affirme le conseiller national genevois lors d’un entretien avec «24 heures» et la «Tribune de Genève», publié vendredi. Il est même «partiellement mauvais», relève le libéral-radical dont la position est «encore ultraminoritaire» au sein de son parti.

«L’épreuve de force avec l’Europe est inéluctable»

Certes dénoncer l’accord «aura des conséquences, mais ce ne sera pas le chaos», estime Benoît Genecand, qui souligne que la Suisse peut rester prospère. Le quinquagénaire soutient que de toute manière «l’épreuve de force avec l’Europe est inéluctable».

La loi d’application sur l’immigration de masse n’a fait que contourner le problème, sans compter que, d’après lui, l’Union européenne ne va pas accepter longtemps que l’on reste sans accord-cadre. «Les coutures sont en train de péter», résume-t-il.

Mais si celui qui se dit «libéral teinté» n’est plus convaincu par la libre circulation, ce «mécanisme automatique», il ne plaide pas non plus pour une fin de l’immigration. De fait, Benoît Genecand en reconnaît les avantages, soit l’accès au grand marché européen et le financement des assurances sociales.

Le Genevois défend donc un système où la Suisse «tient le robinet». Car «quand on a une économie forte, comme la Suisse, on peut toujours faire venir des gens, mais dans l’ampleur dont on a décidé.»