Benoît Genecand, un libéral genevois pour l'aménagement
Les novices du Palais
Parlementaire dans l’âme, le libéral-radical Benoît Genecand prévient déjà: il veut remettre à plat les compétences de Berne pour les plans d’aménagement

Il n’y a pas une semaine que Benoît Genecand est au Palais fédéral et déjà il s’y meut avec la même aisance qu’un vieil habitué. D’ailleurs son style souple et élégant semble mieux accordé à la solennité et à l’atmosphère studieuse des «Pas perdus» qu’à l’atmosphère échauffée du parlement genevois qu’il vient de quitter.
L’élu libéral-radical a la fibre parlementaire. Il a le goût pour l’étude des dossiers et pour la complexité de la politique fédérale. Et, à Berne, il savoure déjà quelques petits bonheurs. Comme d’avoir pu intégrer la très technique mais stratégique commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie, la Ceate. «Cela me permet de reprendre des dossiers, notamment l’aménagement et l’énergie, dans lesquels je m’étais déjà plongé au Grand Conseil genevois», se réjouit-il.
Energie et retraites
Tout de suite, en fédéraliste, il met le doigt sur les difficultés de son canton à appliquer la loi fédérale sur l’aménagement du territoire (LAT) et ne cache pas qu’il espère bien faire rouvrir ce dossier par Berne. «On a transféré de manière autoritaire à la Confédération des compétences pour l’approbation des plans qui étaient celles des cantons, avec un gel des surfaces d’assolement. Cela paralyse toute la politique de développement dans un canton urbanisé comme Genève. La population concernée n’a plus rien à dire sur une part de l’utilisation de son sol.»
Benoît Genecand arrive aussi à Berne avec de grands doutes sur la stratégie énergétique 2050. Est-ce le rôle de l’Etat de déterminer la date d’arrêt des réacteurs, quelle énergie renouvelable est la plus prometteuse, alors que l’évolution de la technologie et du marché démentira peut-être ces options? Certes, admet-il, on ne construira plus de nouvelles centrales nucléaires. Trop d’inquiétudes sur la sécurité et de problèmes sur le stockage des déchets.
Ces doutes, le nouvel élu les partage aussi sur la réforme de la prévoyance vieillesse, dont il craint les déficits à hauteur de centaines de milliards, ou la réforme de l’imposition des entreprises RIE III. Des dossiers sur lesquels il entend aussi faire entendre sa voix de libéral.