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Berne passe outre les querelles haut-valaisannes et donne son feu vert au terminal routier de Täsch

Une gare et un parking couvert pour les automobilistes se rendant à Zermatt

Septante-six millions de francs et 2500 nouvelles places de parc: la construction du terminal de Täsch – un parking couvert de plusieurs niveaux et une nouvelle gare pour les navettes conduisant à Zermatt – sera l'un des gros chantiers valaisans de l'année 2004. A l'orée des Fêtes, l'Office fédéral des transports a levé la dernière hypothèque en donnant son feu vert au projet, qui devrait sensiblement améliorer l'accès de plus en plus chaotique à la célèbre station sans voitures.

Les difficultés de parcage dans des conditions climatiques souvent sévères, les longues attentes et un inconfort peu compatibles avec le standing revendiqué de Zermatt n'ont pas empêché des oppositions virulentes de se manifester. Celle, par exemple, du WWF, qui militait pour un terminal à Viège, idée que les communes de Viège, Täsch et Zermatt jugeaient intenable d'un point de vue technique – le parking n'aurait pu s'insérer dans le projet de rénovation de la gare de Viège – et peu crédible en raison de la difficulté à forcer les automobilistes à emprunter le train depuis Viège déjà. Sans parler du préjudice pour les emplois des populations de la vallée – spécialement à Täsch, qui vit à 90% du tourisme. Le président de Zermatt, Robert Guntern, n'avait pas hésité à qualifier la position du WWF de «stupide et incompréhensible».

Objections «infondées»

Mais plus acharnée a été l'opposition venue du village de Täsch lui-même, et plus précisément de l'ancien président de la commune, Hans Imesch, qui avait tenté de faire casser devant le Tribunal fédéral un premier feu vert accordé par l'Office fédéral de transports en 1999. Ceci au motif que pour un tel projet, c'était la loi cantonale sur les constructions qui devait s'appliquer, car supposée mieux à même de prendre en compte les intérêts des habitants de la commune et des membres de la coopérative du parking actuel. La crainte existait, dans le village, que le nouveau parking projeté par le chemin de fer Brigue-Viège-Zermatt, devenu le Matterhorn Gotthard SA depuis sa fusion début 2003 avec le Furka-Oberalp, pourrait nuire aux intérêts des taxistes locaux et des membres de la coopérative. Des objections que le nouveau président élu fin 2000, le socialiste Killian Imboden, jugeait «infondées», s'empressant de retirer la plainte déposée devant le Tribunal fédéral et déclarant vouloir «ramener la paix au village». La question du parking a en effet coupé Täsch en deux pour de longues années, un premier projet de parking couvert échouant devant le Tribunal fédéral en 1987 déjà.

Le gros morceau financier sera assuré par le Matterhorn Gothard SA, avec 40 millions, tandis que la coopérative du parking consacrera deux millions à l'amélioration des voies d'accès, et que le canton et la Confédération apporteront 30 millions.

Certains, pourtant, ont profité du long débat autour du terminal pour aller encore plus loin et évoquer un accès direct par la route jusqu'à l'entrée de Zermatt. Ce fut le cas par exemple de l'avocat zermattois Andreas Biner, par ailleurs président du parti chrétien-social haut-valaisan – les «jaunes» –, estimant que, dans le futur, Zermatt devait pouvoir être «atteint aussi sûrement et facilement par le rail que par la route, et ce dans l'intérêt des hôtes qui ont le droit de pouvoir accéder le plus commodément possible sur leur lieu de séjour. La question de savoir si le tronçon de route Täsch-Zermatt doit être ouvert à tous peut être discutée.» De quoi mettre à nouveau le feu aux villages.